En direct du 5-Juillet

Publié par O. Larbi le 11-01-2014, 19h45 | 34

Le discours d’Amar Saâdani tient dans ce nom. A son arrivée, il est 10h 11 mn ; sous le chapiteau se pressent 4 à 5 000 militants, les parlementaires qui n’ont pas trouvé place à la tribune, déjà occupée par leurs pairs et les membres du comité central.

Dehors, les arrivants se présentent, mais ne peuvent accéder à la salle : ils sont plusieurs centaines à écouter les voix qui «chauffent» l’assemblée ; des chants patriotiques retentissent.
Lorsque  le mouhafadh de Chéraga donne la parole à Amar Saâdani, les applaudissements et les youyous créent une ambiance festive.

En introduction de son discours, le secrétaire général dira qu’il s’adresse au peuple qui est représenté «ici, par vous qui êtes venus de toutes les villes et villages d’Algérie.»
Ce «peuple» est arrivé en bus et minibus, en voitures particulières ; certains ont fait 1000 ou 2000 kilomètres ayant roulé toute la nuit.

Ils se comptent, s’inquiètent pour les retardataires, saluent leurs amis des autres wilayas.
Ils répondent aux questions des journalistes avec franchise : « Nous sommes ici parce que le secrétaire général nous l’a demandé. Notre candidat à la présidentielle ? Le FLN soutient Abdelaziz Bouteflika. »

Le discours le plus concis de l’histoire politique de l’Algérie est prononcé par Amar Saâdani : «Nous avons un candidat pour l’élection présidentielle ; c’est Bouteflika ! Bouteflika ! Bouteflika !» La salle répond en écho «Bouteflika ! Bouteflika ! Bouteflika !» au milieu des applaudissements et des youyous.

Puis le discours s’arrête : Abdelaziz Belkhadem est venu et est poussé jusqu’à la tribune où Saâdani est encore debout. Salutations et le discours tourne court, car tout le monde se bouscule.
Les conciliabules n’aboutissent pas en tout cas à remettre de l’ordre  sur l’estrade envahie par les photographes et les journalistes (plus de 200, affirme-t-on).

Amar Saâdani décide de quitter la salle, manque d’être renversé, sa garde rapprochée est dépassée ; Abdelaziz Belkhadem est aussi aspiré vers la sortie.Les membres du BP interrogés sur la présence de l’ex-secrétaire général du parti du FLN répètent que «tous les membres du CC ont été invités. Il est venu. C’est un militant.»

Des militants de base des wilayas ont une lecture plus politique : «Belkhadem renonce à se présenter, ce qui veut dire que le Président sera candidat. C’est la bonne nouvelle.»
D’autres membres d’associations de soutien estiment que le Président sera candidat «à 200%».
Le credo d’Amar Saâdani est : le FLN a un président du parti, il est son candidat, son unique candidat ; le FLN n’aura pas d’autre candidat ! »

Un ancien président d’une APW importante décrypte : «Tous les grands partis soutiennent la candidature du Président Bouteflika. Les grandes organisations également. Croyez-vous que tout ce beau monde doute un seul instant de sa candidature ? Nous sommes venus pour le conforter.»
En tout cas, la teneur du discours d’Amar Saâdani suffit à faire tomber la fatigue des épaules de ceux qui ont fait de longs trajets pour rallier Alger.