Le yen reculait, vendredi, face à la plupart des grandes devises, malmené par la remontée des taux obligataires américains et un indicateur montrant un net ralentissement de l'inflation au Japon.
Au fixing, à 22H00 GMT, le billet vert gagnait 0,73% face à la monnaie nippone, à 148,15 yens pour un dollar. L'inflation est tombée à 1,6% en rythme annualisé en janvier dans la région de Tokyo, hors produits frais, selon l'indice CPI publié vendredi, son plus faible niveau depuis 22 mois.
Le Japon se débat, depuis des décennies, contre la déflation qui menace l'économie nippone depuis le début des années 90. C'est, entre autre, pour sortir de cette spirale déflationniste que la Banque du Japon a mis en place, en 2016, une politique monétaire ultra-accommodante, avec un taux directeur négatif (-0,1%) et un contrôle des rendements obligataires à 10 ans.
Depuis la sortie de la pandémie et avec la flambée des cours des matières premières depuis début 2022, le pays avait connu une accélération des prix. En 2023, l'inflation a ainsi atteint 3,1%, une première depuis 41 ans. Mardi, le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Kazuo Ueda, avait indiqué que l'institution avait pu "confirmer que l'économie (évoluait) conformément aux projections d'inflation" de la BoJ, soit 2% par an.
"C'est le facteur le plus important qui nous a davantage convaincus que la probabilité augmentait graduellement" de voir la hausse des prix se maintenir proche de l'objectif de la BoJ, a précisé la banquier central. Mais le ralentissement de l'inflation enregistré vendredi pour la région de Tokyo a de nouveau instillé le doute quant à la capacité du Japon à se sortir de la déflation. La BoJ avait ainsi posé comme condition pour opérer un resserrement monétaire la persistance d'une inflation proche de 2% et une hausse du salaire moyen. Jusqu'ici, les cambistes attendaient un premier relèvement du taux directeur lors de la réunion d'avril (25 et 26).