Monnaies : Le dollar au plus haut depuis mi-décembre face à l'euro

Publié par DK NEWS le 30-01-2024, 15h59 | 6

Le dollar est monté lundi à son plus haut depuis deux mois et demi face à l'euro, les investisseurs restant attirés par la santé insolente de l'économie américaine, tandis que l'Europe manque d'allant. Vers 21H15 GMT, le billet vert grignotait 0,20% face à la monnaie unique, à 1,0831 dollar pour un euro.

Plus tôt, il avait grimpé jusqu'à 1,0796 dollar, passant sous le seuil symbolique de 1,08 dollar pour la première fois depuis mi-décembre. Cette poussée du "greenback", l'un des surnoms du dollar, intervient à la veille du début de la réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), qui se tient mardi et mercredi.

Pour Juan Manuel Herrera, de Scotiabank, les cambistes ont réagi aux déclarations du gouverneur de la Banque du Portugal, Mario Centeno, qui a plaidé pour une première baisse du principal taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) à brève échéance. "Nous n'avons pas besoin d'attendre les chiffres d'évolution des salaires en mai pour avoir une idée de la trajectoire de l'inflation", a déclaré le banquier central à l'agence Reuters.

Pour Stephen Gallo, de BMO Capital Markets, davantage qu'à la politique monétaire, l'appréciation de la devise américaine "tient d'abord à la croissance" des Etats-Unis, plus vigoureuse que celle du Royaume-Uni ou de la zone euro. Ce tableau rend les actifs américains attractifs, ce qui profite au "buck", un autre surnom du dollar. Bien lancé, le billet vert a néanmoins rendu une partie de ses gains lundi après l'annonce du programme d'emprunts du Trésor américain pour les premier et deuxième trimestres de l'année. Le gouvernement américain prévoit d'émettre pour 760 milliards de dette de janvier à mars, soit sensiblement moins que son estimation initiale (815 milliards), une différence justifiée par des rentrées fiscales supérieures aux anticipations. Le fait que le gouvernement américain ne prévoit pas de solliciter autant le marché qu'annoncé jusqu'ici a plus aux investisseurs, ce qui a fait refluer les taux obligataires, pénalisant le dollar.