Equateur : Report du championnat de foot en raison de la crise sécuritaire

Publié par DK NEWS le 03-02-2024, 15h17 | 3

L'Equateur, frappé le mois dernier par une vague de violences liées au narcotrafic, a reporté le début de son championnat de football professionnel au 1er mars à cause de la crise sécuritaire, a déclaré vendredi l'organisateur LigaPro. Le conseil des présidents de la LigaPro a décidé lors d'une session extraordinaire "de reporter le début du championnat (...) au 1er mars", a indiqué l'organisation sur X (ex-Twitter). "Cela est dû aux décrets du gouvernement actuel", a-t-elle ajouté.

Le championnat, qui sera disputé par 16 équipes emmenées par le club du LDU Quito, tenant du titre, devait commencer le 16 février. Quito a décrété l'état d'urgence le 8 janvier après que l'évasion d'un chef de gang, Adolfo Macias dit "Fito", eut provoqué une vague de violences criminelles sans précédent à travers le pays.

Les groupes criminels liés au narcotrafic et impliquant notamment des Colombiens et des Mexicains se livrent une guerre sans merci jusque dans les prisons, où depuis le début de l'année au moins 20 personnes ont été tuées et où quelque 200 policiers et gardiens ont été pris en otages. Face à la crise sécuritaire, le gouvernement a décrété l'état d'urgence jusqu'en mars accompagné d'un couvre-feu nocturne, de 00H00 heures locales à 05H00, dans les zones considérées comme hautement dangereuses de 10 des 24 provinces du pays comme le Pichincha (région de la capitale) et le Guayas (sud-ouest).

 Le président équatorien Daniel Noboa a également déclaré la nation en "conflit armé interne" et a ordonné à l'armée de neutraliser les organisations de narcotrafiquants, qualifiées de "terroristes" et de "belligérants". Par crainte, les autorités locales ont annulé les événements publics, tandis que les soldats patrouillent dans les rues et prennent le contrôle des prisons, qui étaient devenues des centres d'opérations pour les trafiquants de drogue. "Nous sommes d'accord avec les décisions des forces de l'ordre", a déclaré à la presse le président de la LigaPro, Miguel Angel Loor, qui espère que "le 1er mars, nous pourrons commencer normalement, avec le public, sans aucun problème". Le gouvernement a fait savoir que les événements publics pourraient être autorisés dans les lieux où il n'y a pas de risque de violence, sous réserve d'une évaluation préalable, et que pour les activités de plus de 400 personnes, les responsables devront présenter un plan de sécurité et de risque qui sera examiné.