Prévention et lutte contre le cancer : La Commission nationale mise sur l’amélioration du dépistage précoce et le suivi du patient

Publié par DK NEWS le 12-02-2024, 17h28 | 3

La Commission nationale de prévention et de lutte  contre le cancer tend à améliorer le dépistage précoce de cette maladie en  assurant le suivi du parcours du malade, notamment après la décision du  président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, d’assurer  une bonne  prise en charge des cancéreux y compris les non assurés, selon le président  de cette Commission, Pr. Adda Bounedjar.

 Dans un entretien accordé à l’APS, Pr. Bounedjar a précisé que les  objectifs de la Commission installée la semaine dernière par le président  de la République, «s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration de la prise  en charge du malade en remédiant aux insuffisances, et du dépistage précoce  de la maladie».

En application de la décision du président de la République portant prise  en charge complète et immédiate des cancéreux non assurés, Pr. Bounedjar a  indiqué que la Commission a tenu plusieurs rencontres avec le ministère du  Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale pour finaliser les  procédures de prise en charge de cette catégorie, une démarche concrétisée  par la délivrance de cartes Chifa aux malades à partir de la semaine  prochaine après avoir présenté un dossier médical. Il a souligné que la volonté politique d’assurer une meilleure prise en  charge de cette catégorie est «de bon augure, d’autant que cette maladie ne  relève pas uniquement de la responsabilité du ministère de la Santé mais du  gouvernement dans son ensemble».

Il a rappelé, à cette occasion, les statistiques de cette maladie qui a  enregistré 20 millions de cas dans le monde en 2022 et 10 millions de  décès, précisant que l’Algérie recense entre 55.000 et 65.000 nouveaux cas  avec une prévision à la hausse de 50 % d’ici 2040. Il a assuré que l’enjeu  actuel est de réduire le nombre de décès parmi les cas d’atteinte, par le  dépistage précoce et l’amélioration de la prise en charge du patient.

Le Pr Bounedjar a cité certains cancers les plus répandus en Algérie,  tels que le cancer colorectal, le cancer du poumon, le cancer de la  prostate chez les hommes, le cancer du sein, de l’ovaire, du col de  l’utérus et du colon chez les femmes, ajoutant que la commission a pour  mission de mettre en place une stratégie nationale pour une meilleure prise  en charge des malades, d’autant que «certains types de cancer sont  désormais considérés comme guérissables».

Il a précisé, dans ce sens, que la commission doit également soumettre un  rapport périodique au président de la République tous les 6 mois et  présenter auparavant un rapport préliminaire 3 mois après son  l’installation. Son activité sera renforcée par des comités chargés  d’évaluer l’état du cancer en Algérie dans différentes spécialités afin de  proposer des stratégies de prise en charge. Le Pr Bounedjar a également mis en avant plusieurs projets visant à  améliorer la prise en charge des cancéreux, à l’instar des six centres en  cours de réalisation dans les wilayas d’El Oued, Djelfa, Médéa, Béjaïa,  Oran et Tiaret, insistant sur la nécessité d’accélérer la cadence de  réalisation pour les mettre en service, outre l’augmentation du nombre  d’accélérateurs actuellement estimé à 39 dans le secteur public et 14 dans  le secteur privé, afin d’atteindre une moyenne de deux accélérateurs pour 1  million d’habitants.

Pour rappel, le président de la République avait procédé, le 4 février  dernier, à l’installation de la Commission nationale de prévention et de  lutte contre le cancer, et désigné le Pr Bounedjar à sa tête.  Il a en outre ordonné de prendre en charge obligatoirement les cancéreux,  et a enjoint au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité  sociale, d’assurer une prise en charge complète et immédiate aux  malades  non assurés, sans aucune procédure administrative au préalable.

Le Président de la République a également ordonné de prendre en charge les  malades dès leur arrivée dans les établissements hospitaliers en prenant  toutes les mesures thérapeutiques et en assurant la disponibilité du  nécessaire médical notamment les réactifs de laboratoire et les  médicaments, pour briser les cercles vicieux bureaucratiques, outre la  formation de médecins radiologues pour  n dépistage précoce du cancer dans  les instituts spécialisés et le recours aux capacités de formation y  compris les compétences de la santé militaire, avec création d’un  dispositif exécutif de gestion administrative et financière, de contrôle et  de lutte contre le cancer, la Commission nationale actuelle étant une  instance consultative.