![](/data/images/article/thumbs/d-onu-le-sg-de-appelle-a-une-reponse-globale-a-linsecurite-alimentaire-et-aux-conflits-lies-au-climat-14746.jpg)
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé mardi à une réponse globale aux défis posés par l’insécurité alimentaire et par les conflits causés par le changement climatique.
Au cours d’un débat public du Conseil de sécurité sur l’impact du changement climatique et de l’insécurité alimentaire sur le maintien de la paix mondiale, le secrétaire général de l’ONU a appelé à une action globale pour «construire un avenir vivable et durable, libéré de la faim et du fléau de la guerre».
Il a souligné qu’il existait une corrélation directe entre le climat et la paix, et que «les ventres vides alimentaient les troubles». Il a expliqué que les catastrophes climatiques et les conflits exacerbaient les inégalités, mettaient en danger les moyens de subsistance et déplaçaient les populations, conduisant à des tensions et à des conflits accrus, notamment dans les régions où les institutions sont fragiles et les communautés marginalisées. Soulignant l’impact disproportionné de ces crises sur les femmes et les filles, il a indiqué que celles-ci en «payaient le prix le plus élevé». Selon des statistiques alarmantes, «le climat et les conflits ont été les principales causes de l’insécurité alimentaire aiguë pour près de 174 millions de personnes en 2022», a-t-il ajouté. Attirant l’attention sur des régions spécifiques, M. Guterres a indiqué que la situation était particulièrement pénible dans plusieurs régions où la confluence du changement climatique et des conflits conduit à de graves crises humanitaires.
Il a appelé à agir sur plusieurs points cruciaux pour atténuer ces menaces, en mettant notamment l’accent sur le respect du droit humanitaire international, le financement intégral des opérations humanitaires, la résolution des conflits, la réalisation des Objectifs de développement durable, une action climatique renforcée et des interventions financières plus ciblées. «Nous pouvons briser le lien mortel qui existe entre la faim, le chaos climatique et les conflits, et atténuer la menace qu’ils représentent pour la paix et la sécurité internationales», a conclu M. Guterres .
La lutte contre le changement climatique est essentielle pour prévenir les conflits, affirme le chef de la CCNUCC
Le secrétaire exécutif de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Simon Stiell, a souligné mardi qu’il était crucial d’agir rapidement contre le changement climatique afin de prévenir de futurs conflits.
Au cours d’un débat public du Conseil de sécurité sur l’impact du changement climatique et de l’insécurité alimentaire sur le maintien de la paix internationale, M. Stiell a souligné que le monde connaissait une crise de la faim exacerbée par le changement climatique. «Aujourd’hui, une personne sur dix sur Terre souffre déjà de faim chronique. Ce chiffre est inacceptable (...) Le changement climatique contribue à l’insécurité alimentaire et aux conflits», a-t-il affirmé.
Il a attiré l’attention sur les «énormes chocs» susceptibles de se produire en matière d’offre alimentaire, avec un risque bien réel de voir «les récoltes échouer simultanément dans les principaux pays producteurs». Sans une action climatique significative, les pénuries alimentaires, la flambée des prix et la famine seront inévitables, a-t-il ajouté. Les liens entre la faim et les conflits sont quant à eux bien établis, avec de nombreux exemples historiques dans lesquels les pénuries alimentaires «nourrissent les révolutions et renversent les gouvernements», a-t-il noté.
«Il n’y a pas de sécurité nationale sans sécurité alimentaire. Et il n’y aura pas de sécurité alimentaire sans une action renforcée pour stopper le changement climatique», a expliqué M. Stiell. Il a appelé à donner la priorité aux investissements dans des systèmes agroalimentaires résilients au changement climatique et aux programmes d’adaptation faisant de la sécurité alimentaire une priorité. En conclusion, il a souligné l’importance de contributions déterminées au niveau national ambitieuses et alignées sur les objectifs de l’Accord de Paris.