Bejaia : Hommage à Abdelhafid Idres, auteur du plus grand dictionnaire en Tamazight

Publié par DK NEWS le 25-02-2024, 14h44 | 35

Un hommage a été rendu samedi à la maison de la  culture de Bejaia, à feu Abdelhafid Idres, chercheur indépendant et auteur  du plus gros et exhaustif dictionnaire Tamazigh-Français et  Français-Tamazight, co-édité en 2018 par l’entreprise nationale des arts  graphiques (ENAG) et le haut commissariat à l’amazighité.  

L’œuvre lexicale d’Idres se compose de 2.000 pages et de plus de 65.000  mots et elle est considérée comme la plus aboutie de ses pairs, ont  souligné des universitaires, à l’occasion.

  Elle a valu à son auteur 13 ans de travail acharné durant lesquels il a  compulsé pas moins de 300 œuvres bibliographiques, des centaines d’enquêtes  en Kabylie et dans les Aurès, et passé au peigne fin des chapelets de  prétendus néologismes, qui au fond se sont avérés, des mots anciens passés  en désuétudes, et qui à l’occasion ont du retrouver une nouvelle force et  une nouvelle jeunesse, ont précisé les intervenants. «Idres a travaillé avec méthodologie, interrogeant l’intégrité des données  avec une rare patience, et une rigueur digne de la démarche de Mouloud  Maâmeri, son mentor, qui fondait son action sur la triptyque de  l’identification, la préservation et la transmission», a souligné le  chercheur universitaire et membre du HCA, Yacine Zidane, qui a estimé que  Abdelhafid Idres «s’était attaqué à une montagne avec une binette».

Lui emboitant le pas, le journaliste et écrivain Rachid Oulebsir, a relevé  que l’auteur de cette œuvre «géante» a passé en revue et compulser 14  dictionnaires antérieurs, produits pour l’essentiel durant la colonisation,  et au bout desquels, il s’est rendu compte, que «toutes ces créations  étaient de l’ordre de l’usurpation, car étant toutes été produites par des  intellectuels algériens, mais injustement attribués à des patronymes  Français».

Il a soutenu ses propos par une foule d’anecdotes, révélant l’engagement  et la force de l’homme, qui a consacré par passion, sa vie durant, à la  promotion de Tamazight. «Le dévouement de Abdelhafidh Idres était inépuisable. Il était rigoureux,  laborieux et loyal, remettant son cesse sur le feu de la forge ses  découvertes, qu’il s’agisse de mots, d’expressions ou de tournures de  phrases», a confié Radia Touati, sa nièce.

Elle a tenu à mettre en exergue surtout «l’énergie qu’il employait à aller  au bout de ses idées et/ou de ses démarches et parfois au détriment de sa  santé et de son bien être».    «Bien qu’il ait été alité au bout de son parcours, il a continué à  travailler presque comme au premier jour», a-t-elle renchéri.