CHU de Tizi-Ouzou : Près de 14.500 cas d’addiction aux drogues pris en charge depuis 2017 (Bilan)

Publié par DK NEWS le 25-02-2024, 16h06 | 20

Au total, 14.469 patients souffrant  d’addiction aux drogues, ont été pris en charge par le Centre d’étude, de  recherche et de traitement des addictions (CERTA) du CHU Nedir Mohamed de  Tizi-Ouzou, entre 2017 et 2023, a informé jeudi, le directeur de ce Centre,  Pr. Abes Ziri.

Présentant une communication sur «Les drogues illicites cas de la  Prégabaline» au colloque nationale sur la nouvelle loi contre la drogue et  les psychotropes et la répression de leur utilisation, organisé et abrité  par la faculté de droit et des sciences politiques de l’université Mouloud  Mammeri, Pr Ziri a détaillé le bilan des activités du CERTA qui couvre  plusieurs wilayas, en relevant que sur les 14.469 consultations pour  addiction aux drogues et psychotropes, 1.662 cas ont été hospitalisés.

Le communicant, également président de l’association nationale de lutte  contre les fléaux de l’addiction, a ajouté que, depuis août 2023, 10  patients ont été admis au CERTA sur injonction thérapeutique des instances  judiciaires.

Il a relevé que sur les 14.469 patients pris en charge, 823 malades  soufraient d’une addiction à la Prégabaline, un médicament psychotrope,  soulignant que depuis cinq ans, le centre est «régulièrement interpellé par  les services de sécurité et la justice pour émettre un avis médical sur  cette molécule». Selon une étude réalisée par le CERTA (période 2017/2023) sur la  consommation de la Prégabaline, il a été révélé que 68% des patients sont  âgés entre 21 et 30 ans, suivent les consommateurs âgés entre 31 et 40 ans  avec 15% et les 11 à 21 ans (14%). Selon la même étude, 99% des concernés sont des hommes, les femmes ne  représentant que 1% des personnes prises en charge au CERTA.

Selon le professeur en psychiatrie et chef de service psychiatrie du CHU  de Tizi-Ouzou, Ziri Abes, «la stigmatisation des toxicomanes constitue un  frein à la prise en charge, le suivi et l’insertion des personnes  concernées et qui vivent dans la honte et le rejet», ajoutant que «la  réponse répressive seule s’avère insuffisante». Aussi, il a plaidé pour la création d’un observatoire national pour le  suivi de l’évolution, du phénomène de la toxicomanie en Algérie. A noter que ce colloque a été l’occasion pour les participants de revenir  sur la loi 23-05 du 7 mai 2023 portant sur la prévention contre la drogue  et les psychotropes et la répression de leur utilisation et commerce  illégaux, qui accorde au magistrat la prérogative d’ordonner l’orientation  du toxicomane vers un traitement, lorsque l’expertise prouve son état de  dépendance.

L’accent a été aussi mis sur l’importance du rôle des médias et de la  société civile, spécifié dans cette loi, en ce qui concerne l’aspect  préventif à travers la sensibilisation, appelant à renforcer et à  multiplier les campagnes de sensibilisation conter ce fléau.