Je n'ai pas la tête aux fêtes, comment positiver ?

Publié par DK NEWS le 27-02-2024, 14h19 | 2

Entre contraintes sanitaires, limitations des convives et couvre-feu, difficile d’avoir le cœur à la fête. Pourtant, c’est possible. Les conseils du professeur Michel Lejoyeux, psychiatre.

Nous avons le moral dans les chaussettes. C’est le résultat de l’étude Covi-prev publiée régulièrement depuis le début de la crise sanitaire par l’Agence nationale de Santé publique en France. Selon cet organisme, la tendance à la hausse des états dépressifs se confirme. Entre fin septembre et fin novembre, la proportion de Français déprimés est passé de 11 à 23%.

Cette distinction est fondamentale. "La dépression est une vraie maladie qui se traduit notamment par un manque d’envie, de désir, un ralentissement de notre rythme ou une culpabilité, explique Michel Lejoyeux. La déprime c’est autre chose. On est dans une émotion triste, on ressent de la frustration et de la colère, on aurait aimé passer ces fêtes normalement. Mais on n’est pas malades.

  Il s’agit de déprime uniquement." C’est pourquoi, conseille l’expert, on ne se jette pas sur les tranquillisants ou autres anxiolytiques pour passer cette période délicate. Et on prend conscience du caractère passager de cet état.

La situation est stressante c’est un fait. Inutile de céder aux idées du type "il faut à tout prix positiver, transformer toutes ces contraintes en opportunité". On ne peut pas nier la réalité du stress.

 Il faut juste garder à l’esprit qu’on est tous logés à la même enseigne, que ce n’est pas une angoisse individuelle. "Nous ne sommes pas isolés, ou dans la culpabilité, nous n’avons rien à nous reprocher", souligne Michel Lejoyeux. Cette situation, que le psychiatre qualifie de "traumatisme collectif" n’est pas de notre faute, et en conséquence, poursuit-il, "on n’est pas seul face à cette crise". En adoptant ces points de vue, c’est-à-dire ne pas nier et prendre conscience qu’on n’est pas seul à subir cette période, notre esprit va s’alléger.

"S’intéresser à l’autre plutôt qu’à soi reste une très bonne thérapie". Cela peut nous faire changer totalement de perspective sur cette période de fêtes. On peut se soigner en s’intéressant aux autres, à leurs vies, leurs conditions. Et ainsi remplacer la convivialité par de l’altruisme. Passer un coup de fil à une personne âgée, isolée ou handicapée, lui faire livrer un cadeau, proposer à une association un peu de son temps pour aider, organiser des réunions zooms avec des personnes qui se sentent seules, à vous de trouver ce qui vous convient le mieux en fonction de vos possibilités. Savoir qu’on rend des gens heureux permet souvent de guérir ses propres maux.

Les grandes tablées de soirées de fêtes vous manquent ? Remplacez-les par des manifestations de gratitude envers vos proches. Ecrivez un mot à l’être aimé(e), ou à quelqu’un de cher à votre cœur. "Dressez une liste de 3 choses formidables qu’il ou elle vous a apporté. Prenez votre plume, votre ordinateur ou votre portable et exprimez-vous librement", conseille encore le Pr Lejoyeux. Pourquoi pas une lettre écrite à la plume avec une enveloppe entourée d’un ruban rouge. Vous ferez un cadeau de fin d’année inestimable à votre destinataire. Et en plus, vous vous sentirez beaucoup mieux après puisque vous prendrez conscience que vous êtes bien entouré pour affronter cette période compliquée.

En conclusion, ne vous imposez rien, mais opérez un retour aux valeurs fondamentales pour mieux accepter cette phase difficile.