"Commémorer le héros-symbole Larbi Ben M’hidi (1923-1957) c’est prendre conscience que la construction d’une Algérie triomphante requiert volonté et la détermination",
a souligné, dimanche à Oum El Bouaghi, le ministre des Moudjahidine et Ayants droit, Laïd Rebiga, dans un message lu en son nom par le directeur du Centre national d'études et de recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er novembre 1954, Hocine Abdessettar.
Le ministre a ajouté, lors d’une rencontre organisée à l’université d’Oum El Bouaghi à l’occasion de la commémoration du 67ème anniversaire de la mort du Martyr Larbi Ben M’hidi, en présence du wali, Aïssa Aïssat, et des autorités locales civiles et militaires, qu’il est "indispensable de s’armer de volonté et de détermination pour aller vers le mieux avec espoir et courage, et faire de notre pays une nation toujours debout et fière comme ses majestueuses montagnes".
"De telles haltes de respect envers nos valeureux martyrs nous donnent confiance dans le présent et espoir dans l'avenir, et nous engagent à poursuivre le chemin vers la construction d'une Algérie nouvelle et renouvelée dans laquelle le sens du devoir national est enraciné" a encore souligné, en substance Laïd Rebiga dans son message, rappelant la "nécessité de faire de nos journées historiques des témoignages de fidélité à nos martyrs et au message immortel de Novembre".
Au cours des travaux de cette rencontre intitulée "Larbi Ben M’hidi, des générations pour parachever la marche", à laquelle ont participé des professeurs de différentes universités algériennes, en présentiel et via visioconférence, les intervenants ont abordé un certain nombre de thèmes liés à la personnalité de ce leader de la Révolution, à plusieurs aspects de sa vie et de son combat.
Le Pr Redha Ben Attou, de l’université de Jijel, a animé, dans ce contexte, une conférence intitulée "La doctrine militaire de Larbi Ben M’hidi en 1954 et 1955 : le sabotage des fermes coloniales comme exemple", au cours de laquelle il a évoqué la préparation par Ben M’hidi d’une stratégie précise pour incendier des fermes de colons, la veille du déclenchement de la Révolution, pour créer un climat d’insécurité parmi eux, et déstabiliser le colonialisme français.
Cet universitaire a ajouté que pour "déstabiliser le régime colonial, Larbi Ben M’hidi a choisi de brûler deux grandes fermes à Mostaganem, chargeant le Chahid Ramdane Benabdelmalek de cette mission qui fut, selon le conférencier, couronnée de succès". Par ce type d’action, Larbi Ben M’hidi a "détourné l’attention des autorités françaises d’occupation vers les fermes des colons qu’il fallait surveiller et protéger, desserrant ainsi l’étau qui commençait à enserrer les combattants de l’ALN", a expliqué le Pr Ben Attou.
Il convient de noter que la commémoration du 67ème anniversaire de la mort du Martyr Larbi Ben M’hidi a donné lieu à un déplacement des autorités locales et du représentant du ministre des Moudjahidine au douar d’El Kouahi, village natal de Ben M’hidi où un Moudjahid de cette région a été honoré.
Le coup d’envoi d’un tournoi sportif organisé pour l’occasion a ensuite été donné.
Batna commémore le 66ème anniversaire de la mort du Chahid Abdelaali Benbatouche
La wilaya de Batna a commémoré dimanche, dans une atmosphère de recueillement, le 66ème anniversaire de la mort du Martyr Abdelaali Benbatouche, dit Allaoua (1929-1958).
Le wali de Batna, Mohamed Benmalek, accompagné du wali délégué de Barika, Saïd Bou Eddehab, a présidé la cérémonie organisée pour l’occasion en présence des autorités civiles et militaires, des représentants de la famille révolutionnaire, de Moudjahidine des communes de Batna, de Seggana et de Barika, ainsi que de nombreux citoyens.
Une cérémonie de recueillement à la mémoire de ce héros et de tous les martyrs de la glorieuse Révolution a eu lieu au cimetière des Martyrs de la localité de Tazaght, village natal du Chahid, ponctuée par le dépot d'une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative.
Le secrétaire de wilaya de Batna de l’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM), Abed Rahmani, a rappelé le parcours du Chahid Allaoua Benbatouche qui fut, selon lui, "riche de faits héroïques et de militantisme tant au niveau politique que militaire". Abdelaali Benbatouche est né le 16 décembre 1929 au village de Tazaght, près de Seggana, où il a reçu une éducation coranique, avant de rejoindre une école à Barika, puis à Batna et Constantine pour poursuivre sa scolarité, un cursus ponctué par l’obtention du baccalauréat. Il a intégré ensuite l’Université d’Alger où il avait étudié la médecine pendant une brève période avant de rejoindre la Faculté de droit où il avait obtenu une licence entre les années 1955 et 1956.
Le martyr était membre du Comité dirigeant de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA) et également l’un des premiers responsables de la grève lancée par les étudiants algériens en 1956.
Il a rejoint ensuite les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) à Constantine, où il avait dispenser des cours de premiers secours aux djounouds, aidé en cela par sa brève période d’études de médecine tout au début de son parcours universitaire.
Selon de secrétaire de wilaya de l’ONM, le Chahid Benbatouche était connu pour son courage, sa perspicacité politique et son aversion pour le colonialisme.
Dans les rangs de l’ALN, il a pris part à de nombreuses batailles et embuscades dressées par les moudjahidine avant de tomber au champ d’honneur, le 3 mars 1958, à l’âge de 29 ans, sur la ligne électrifiée Morice, alors qu’il rentrait de Tunisie.
En marge de cette commémoration, la famille du martyr a été honorée par les autorités de la wilaya qui ont ensuite inauguré 50 logements promotionnels aidés, au centre de la commune de Seggana.
Différentes activités culturelles et sportives, ainsi qu’une riche exposition de photographies et de documents liés au Chahid Abdelaali Benbatouche ont également été organisées pour l’occasion, à l’initiative du secrétariat de wilaya de l’ONM et de la commune de Seggana.