Les enfants sous-estiment leur corpulence

Publié par DK NEWS le 06-03-2024, 14h18 | 4

Une étude norvégienne montre que les enfants, et plus particulièrement les garçons, ont tendance à sous-estimer leur corpulence. Ce déni peut devenir un frein à la perte de poids dans les cas d'obésité infantiles.

Plus un enfant est en surpoids, plus il sous-estime sa propre taille. C'est ce que montre une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l'Université norvégienne de sciences et de technologie. Les résultats ont été publiés dans la revue en ligne Frontiers in Psychology.

Il est connu que les personnes très maigres, notamment celles souffrant d'anorexie, ne se voient pas telles qu'elles sont, bien au contraire. Mais le problème inverse est aussi rencontré chez des individus en surpoids qui se voient bien plus minces. L'équipe de chercheurs a voulu savoir si ce phénomène se retrouvait aussi chez les enfants. Ils ont basé leur étude sur les données d'un projet de recherche norvégien examinant les facteurs de risque et de protection dans la santé psychologique et sociale des enfants. Près d'un millier d'enfants et leurs parents ont été suivis tous les deux ans depuis leurs 4 ans.

 

LE DÉNI, UN MÉCANISME DE DÉFENSE

Les scientifiques ont étudié comment les enfants estimaient leur taille à l'âge de 6 ans, 8 ans et 10 ans. Sept photos de filles et de garçons, avec un IMC (indice de masse corporelle) connu, leur ont été montrées. Ils devaient sélectionner l'image qui leur ressemblait le plus. Résultats, bien que la majorité des estimations soient justes, les enfants ont plus souvent sous-estimé que surestimé leur corpulence. Les garçons, et notamment ceux avec un IMC élevé, étaient plus susceptibles que les filles de faire une sous-estimation. À 8 ans, 38% des garçons sous-estimaient leur corpulence par rapport à 24% de fille, et à 10 ans ce chiffre passait de 58% contre 31%.

Les auteurs expliquent que ce comportement peut être associé à un mécanisme de défense. En effet, les jeunes en surpoids, ou obèses, qui ont une perception correcte de leur corpulence sont plus sujets à des problèmes psychologiques comme la dépression. Cependant, le déni peut aussi être un obstacle à la mise en place de changements nécessaires. Il est donc primordial, selon les chercheurs, que les parents se rendent compte du problème afin de faire les ajustements nécessaires pour la santé de leur enfant.