Libye : L'insécurité persiste sur fond d'affrontements et assassinats

Publié par DK News le 12-01-2014, 15h07 | 34

Le climat d'insécurité continue de régner en Libye avec l'assassinat dans la nuit de samedi à dimanche du vice-ministre de l'Industrie à Syrte (est), alors que des affrontements tribaux ont fait plusieurs morts dans le sud du pays. 

Dans la ville de Syrte, située à 500 km à l'est de Tripoli, Hassan Al-Droui, vice-ministre libyen de l'Industrie et ancien membre du Conseil national de transition (CNT), a été tué par balle par des inconnus samedi soir, selon des sources sécuritaires et hospitalières.  

«Hassan Al-Droui, a été tué par des inconnus au cours d'une visite qu'il effectuait dans sa ville natale de Syrte», a annoncé une source des services de sécurité ajoutant que «des inconnus armés ont tiré des rafales de balles sur M. Droui, dans le centre de la ville de Syrte».  

Il s'agit du premier assassinat d'un membre du gouvernement de transition, depuis la chute du régime de Maammar El-Gueddafi en octobre 2011. M. Droui était un ancien membre du CNT, bras politique de la rébellion qui a renversé le régime d'El-Gueddafi. Il avait été nommé vice-ministre de l'Industrie par le premier chef de gouvernement de transition, Abdelrahim al-Kib. Hassan Al-Droui a été maintenu à son poste par le Premier ministre actuel, Ali Zeidan. Il était originaire de la ville de Syrte, dernier bastion de l'ancien régime.  

Toujours dans l'est du pays, un membre des forces de sécurité libyennes a été tué lundi dernier et un autre blessé dans l'explosion d'une bombe devant un tribunal de la ville de Benghazi. «L'agent Mohamed al-Abidi chargé de la sécurité du tribunal a été tué sur le coup, alors que son collègue blessé lors de l'explosion a été évacué vers un hôpital de la région», avait indiqué une source sécuritaire. 

Une autre attaque à la bombe a eu lieu simultanément dans une agglomération du centre de Benghazi, faisant un blessé parmi les habitants, selon une source hospitalière. Depuis la chute du régime de Maammar El-Gueddafi, les autorités de transition libyennes peinent à mettre en place une armée et une police professionnelles leur permettant d'asseoir leur pouvoir et de maintenir l'ordre dans ce pays en proie à l'anarchie.  

Affrontements tribaux dans le Sud 

 Le Sud libyen n'est pas épargné par les violences: Au moins 19 personnes ont été tuées et 20 autres blessées samedi dans des affrontements entre tribus rivales dans la ville de Sebha, selon les autorités locales. 

Ces affrontements ont éclaté entre les Toubous et Awled Sleiman après la mort jeudi du chef d'une milice de la tribu arabe d'Awled Sleiman qui accuse les Toubous d'être derrière ce meurtre, ont précisé des sources locales. 

Les violences survenues à Sebha sont les plus importantes entre les deux tribus depuis le cessez le feu conclu en mars 2012 pour mettre fin à des combats ayant fait près de 150 morts et 40 blessés. 
Les affrontements tribaux à Sebha pourraient, selon des observateurs, affecter la production dans plusieurs champs pétroliers de cette région désertique au moment où le pays fait déjà face à une crise pétrolière sans précédent en raison du blocage depuis juillet des principaux terminaux pétroliers dans l'Est du pays. 

Désaccords sur le sort du cabinet d'Ali Zeidan 

Sur le plan politique, le Congrès général national (CGN, Parlement), ne tiendra pas sa réunion dimanche faute d'accord sur le sort du gouvernement d'Ali Zeidan après plusieurs jours de tractations politiques, selon un parlementaire. «La séance de dimanche a été reportée parce que les blocs politiques n'arrivent pas à s'entendrent sur une éventuelle motion de censure», d'après le député Mohamed Kilani. 

Pour tenter d'éviter le vote de défiance, Ali Zeidan avait annoncé la semaine passée qu'il allait procéder bientôt à un vaste remaniement ministériel. «Le (nouveau) gouvernement ne sera pas désigné sur la base des appartenances partisanes et politiques mais composé de technocrates et d'experts indépendants», avait déclaré M. Zeidan au cours d'une réunion ministérielle. 

La priorité du nouveau cabinet devrait être, selon des analystes, de trouver une solution à la crise en Cyrénaïque (est) où un mouvement se présentant comme autonomiste dirigé par Ibrahim Djathran, figure de l'insurrection contre Maamar El-Gueddafi, contrôle depuis six mois plusieurs ports.