Palestine : A Ghaza, il n’y a plus «de bébés de taille normale», s’insurge un responsable de l’ONU

Publié par DK NEWS le 16-03-2024, 17h33 | 3

«Les médecins ne voient  plus de bébés de taille normale» à GHaza, s’est insurgé vendredi un  responsable de l’ONU, «terrifié» pour les 180 femmes, affamées et  déshydratées, qui accouchent chaque jour dans le territoire palestinien.  

«Personnellement, j’ai quitté Ghaza cette semaine terrifié pour le million  de femmes et de filles de Ghaza, pour les 650.000 en âge d’avoir des  enfants, et surtout pour les 180 femmes qui accouchent chaque jour», a  déclaré Dominic Allen, responsable pour les territoires palestiniens du  Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), lors d’une conférence  de presse par vidéo depuis Al Qods.

Il a notamment pu se rendre dans des hôpitaux assurant encore un service  de maternité dans le nord de la bande de Ghaza, où plus de 31.000 personnes  sont tombées en martyrs depuis le début de l’agression sioniste, selon le  ministère de la Santé Palestinien.

«Les médecins racontent qu’ils ne voient plus de bébés de taille normale  (...). Par contre, tragiquement, ils voient plus de bébés morts-nés, plus  de décès néonataux», a-t-il déploré, décrivant des femmes enceintes  «épuisées par la peur, par le fait d’avoir été déplacées plusieurs fois,  par la faim» et la déshydratation.

«Ces mères devraient envelopper leurs enfants dans leurs bras, pas dans  des sacs mortuaires». Il a également souligné le manque de produits d’anesthésie pour les  césariennes et il a dénoncé le refus par l’entité sioniste de certaines  cargaisons d’aide de l’UNFPA, évoquant par exemple des «kits pour  sages-femmes» dont les lampes torches ont été retirées, ou le rejet de  panneaux solaires.

«Si je peux peindre un tableau de ce que j’ai vu, ressenti, entendu  pendant que j’étais à Ghaza (...) c’est un cauchemar plus grand qu’une  crise humanitaire, c’est une crise de l’humanité», a-t-il lancé. «Pire que  ce je peux décrire, que ce que montrent les photos, que ce que vous pouvez  imaginer».

Lors du trajet vers le nord de la bande de Ghaza, «ce que j’ai vu m’a

brisé le coeur», a-t-il insisté, évoquant l’»émotion indescriptible» dans  les yeux de la population.

«Tous les gens qu’on a vus, à qui on a parlé étaient décharnés, émaciés,  ils avaient faim, ils faisaient tous ce signe pour demander à manger»,  a-t-il décrit en portant ses mains vers sa bouche.

Il a également raconté le passage à un point de contrôle militaire, où «un  petit garçon qui avait l’air d’avoir 5 ans, marchait apeuré, les mains en  l’air, avec sa soeur derrière lui, peut-être deux ans plus âgée, portant un  drapeau blanc».