L'intolérance alimentaire, une conséquence de l'exposition au Bisphénol A

Publié par DK NEWS le 17-03-2024, 15h24 | 7

Qui dit exposition périnatale (in utero et durant l'allaitement) au Bisphénol A (BPA), dit prédisposition à l'intolérance alimentaire, d'après une nouvelle étude de l'Inra.

Les chercheurs de l'unité de Toxicologie alimentaire de l'Inra de Toulouse ont très récemment établi un lien entre exposition précoce au BPA et intolérance alimentaire, sur un modèle animal de rats.

Actuellement, l'Autorité Européenne de sécurité des aliments a fixé à 0,005 mg/kg de poids corporel par jour la dose maximale tolérable de Bisphénol A.

C'est donc avec cette donnée que les chercheurs de l'Inra de Toulouse ont travaillé, à partir de rates gestantes divisées en deux groupes.

Le premier groupe a reçu par voie orale une dose quotidienne de BPA (0,005mg/kg de poids corporel), de la gestation jusqu'au sevrage des nouveau-nés, alors que le second groupe n'a pas reçu de BPA (témoin).

Les études se sont ensuite portées sur les nouveau-nés, qui, à l'âge adulte, ont été nourris à l'ovalbumine, protéine du blanc d'œuf.

Les scientifiques ont alors observé une réaction immunitaire d'intolérance chez les rats exposés au BPA au cours de leur développement. Le groupe témoin n'a en revanche présenté aucune intolérance à l'ovalbumine. Par ailleurs, l'intolérance alimentaire des rats exposés a également été montrée par une inflammation du côlon.

Le Bisphénol A aurait donc des effets délétères sur le système immunitaire, qui conduiraient par la suite à des intolérances alimentaires chez les fœtus et nourrissons exposés à la substance, même à très faible dose.

En France, le Bisphénol A est interdit dans les biberons depuis janvier 2013, et sera banni des emballages alimentaires le 1er janvier 2015.

Si cette nouvelle étude confirme la nécessité de supprimer ce perturbateur endocrinien de nos contenants alimentaires, elle souligne également la difficulté à établir une dose journalière tolérable sûre pour ce type de composant.

D'autre part, le protocole expérimental utilisé pourra être appliqué à de nouveaux travaux, en particulier pour l'étude de la dangerosité des substances qui remplaceront le Bisphénol A.