Sétif : Plaidoyer pour la formation de compétences dans la gestion des risques pour préserver le patrimoine culturel (colloque)

Publié par DK NEWS le 03-05-2024, 17h22 | 8

Les participants à un colloque scientifique sur "le patrimoine culturel et la gestion des risques dans un contexte de crises et des catastrophes naturelles", organisé jeudi au Musée public national de Sétif, ont souligné "la nécessité de former des compétences à même de gérer ces risques pour en réduire les effets et préserver le patrimoine culturel".

Le Pr Abdelkrim Azzoug, de l'Institut d'archéologie de l'Université d'Alger-2, a indiqué que les "facteurs naturels tels que les incendies, les séismes et autres affectent directement le patrimoine culturel matériel, autant que les infrastructures urbaines et les vestiges archéologiques et historiques, conduisant à leur détérioration ou à leur destruction".

Cela nécessite, selon lui, de "réfléchir aux moyens de réduire les dommages causés au patrimoine en formant des compétences dans le domaine de la gestion des risques, tout en renforçant les capacités nationales en matière de prévention". M. Azzoug a également rappelé "l'importance de préserver le patrimoine culturel de la destruction, de la perte, de la détérioration, du vol et de la négligence, en s'appuyant sur les lois promulguées pour sa protection et préserver, ainsi, notre mémoire, notre histoire et notre appartenance culturelle". Le conférencier a également souligné que la préservation du patrimoine culturel "nécessite aussi de renforcer les moyens de le prémunir du vol, voire de la disparition, par le recours aux technologies modernes et à l'anticipation en clôturant, par exemple, les sites archéologiques en plein air".

Il a salué, à cet égard, le rôle des services de lutte contre le trafic et la contrebande du patrimoine culturel, en particulier les Douanes algériennes, la Gendarmerie et la Sûreté nationales qui n'ont de cesse de récupérer des pièces archéologiques qui constituent "des preuves matérielles et des indices précieux renseignant sur la civilisation algérienne à travers les âges".

De son côté, M. Mesbal Bouhezam, responsable pour la wilaya de Sétif de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), a évoqué, dans une communication intitulée "la gestion des risques menaçant les biens culturels" et "la responsabilité des institutions culturelles en cas de mise en péril du patrimoine culturel", appelant, dans ce contexte, à "une planification scientifique pour être en mesure de maîtriser au mieux ces risques et en atténuer les effets, de manière étudiée".

Il a ajouté que les responsables en charge de la surveillance et de la protection du patrimoine culturel sont "invités à définir des priorités pour une utilisation optimale des moyens et des ressources dont ils disposent pour protéger du mieux possible les collections muséales, les monuments anciens et les sites archéologiques".

Cette rencontre, à laquelle ont participé, outre des enseignants universitaires venus de nombreuses wilayas du pays, tous les acteurs concernés par la protection des vestiges culturels, en l'occurrence des conservateurs de musées, des représentants locaux de l'OGEBC, des représentants des douanes algériennes, de la protection civile et des services de sécurité, avait pour objectif de débattre des voies et moyens de préserver le patrimoine culturel dans les contextes de crises et des catastrophes naturelles, et à promouvoir la sensibilisation sociale dans ce domaine, selon les organisateurs.

Plusieurs communications en rapport avec le thème du colloque ont été présentées, à l'exemple de celles intitulées "les tremblements de terre, les catastrophes naturelles et leurs impacts sur le patrimoine culturel", " monuments et séismes: risques et méthodes de prévention", "plan d'organisation des secours en cas de catastrophe" et "moyens d'activer le plan d'intervention dans les musées publics en cas d'urgence" et "la Convention de La Haye adoptée en 1955 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé".