Economie mondiale : L’immigration a contribué à la croissance des pays développés en 2023 (OCDE)

Publié par DK NEWS le 05-05-2024, 16h21 | 9

L'immigration a soutenu la croissance des pays développés l'an dernier, période marquée par de fortes pénuries de main-d'œuvre, affirme l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans un rapport publié jeudi.

"L'année 2023 a été marquée par des flux d'immigration particulièrement importants dans certaines économies de l'OCDE", écrit l'organisation dans son rapport, citant en particulier les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Espagne et l'Australie. "Cette évolution a eu des effets positifs sur l'offre de main-d'œuvre, et bénéficié globalement à la croissance du PIB", au travers de la croissance de la population active, poursuit l'institution basée à Paris. Les plus fortes contributions de l'immigration à la croissance de la population active ont été constatées au Portugal, en Irlande, au Canada, en Espagne et en Australie, avec à chaque fois une contribution de plus de 1,5 point, montrent les statistiques de l'OCDE. Pour la plupart des Etats analysés, cette contribution est beaucoup plus élevée que le niveau moyen de contribution enregistré entre 2010 et 2019. L'économie mondiale a été fortement touchée depuis la pandémie de Covid-19 par une hausse des pénuries de main-d'œuvre, tant en zone euro qu'aux Etats-Unis et au Japon, montrent les chiffres de l'OCDE parus jeudi.     

                           L’OCDE relève sa prévision de croissance mondiale pour 2024

L'OCDE a relevé jeudi sa prévision de croissance mondiale en 2024 à 3,1% contre 2,9% lors de ses dernières projections en février, soutenue en particulier par le dynamisme de la reprise aux Etats-Unis.

"Un optimisme prudent a commencé à gagner l'économie mondiale", a estimé l'Organisation de coopération et de développement économiques dans un rapport trimestriel, qui pointe du doigt la forte disparité entre les pays en fonction du repli de l'inflation, des baisses des taux d'intérêt pratiquées, et de "besoins d'assainissement budgétaire plus ou moins importants". Les Etats-Unis voient ainsi leur prévision de croissance pour 2024 relevée à 2,6% en 2024 (contre 2,1% attendus précédemment), après 2,5% l'an dernier.

Parmi les points positifs, l'OCDE note le recul de l'inflation en 2023, qui demeure sur une trajectoire à la baisse, "quoiqu'à un rythme modeste".  De son côté, la croissance chinoise demeure encore plus élevée, relevée à 4,9% en 2024 (contre 4,7% attendus précédemment), notamment via une politique budgétaire expansionniste. La situation est différente pour la zone euro. L'OCDE table sur une croissance légèrement rehaussée à 0,7% (contre 0,6% attendus auparavant), soit une progression toujours très modérée.

Elle anticipe néanmoins un rebond à 1,5% en 2025 (contre 1,3% attendus lors des précédentes prévisions de février), à la faveur de la reprise de la demande intérieure. 

"Les revalorisations salariales sur des marchés du travail tendus et la progression des revenus réels, dans un contexte de recul de l'inflation, stimuleront la consommation privée", souligne l'OCDE. Cette dernière plaide par ailleurs pour une politique budgétaire "prudente", "nécessaire afin de reconstituer les marges de manoeuvre budgétaires et de compléter l'assouplissement progressif de l'orientation de la politique monétaire à mesure que l'inflation revient vers l'objectif".  Enfin, l'OCDE estime que les vives tensions géopolitiques continuent de constituer un risque pour l'économie à court terme, "surtout si les conflits en cours au Moyen-Orient devaient s'intensifier et provoquer des perturbations sur les marchés de l'énergie et financiers, accentuant l'inflation et freinant la croissance".