Tissemsilt : Du rôle d’Ahmed Benyahia El Wancharissi dans la préservation et l'enrichissement de la doctrine malékite (Rencontre)

Publié par DK NEWS le 14-05-2024, 14h25 | 13

Les participants à la première journée des travaux du colloque international ayant pour thème "La qualité de la vie et la diversité jurisprudentielle et sociale maghrébine : Ahmed Ben Yahia El Wancharissi comme modèle" ont mis l’accent, lundi à Tissemsilt, sur le rôle important de cet érudit algérien dans la préservation et l'enrichissement de la doctrine malékite.

Le Conseiller du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Miloud Khalfallah, a souligné dans son intervention, lors de cette rencontre, le rôle important de l’imam El Wancharissi dans la préservation et l'enrichissement de la doctrine malékite, qui a laissé des ouvrages, dont son livre Miaiar.

Dr Abdelkader Bouarfa de l’université d’Oran a indiqué qu'El Wancharissi a contribué à préserver et enrichir la doctrine malékite, en étant perspicace et critique à l'égard de la vie sociale, comme cela apparaît clairement dans son livre "Miaiar", dans lequel il a présenté un diagnostic précis de la société arabo-musulmane.

Le même intervenant a souligné que cette personnalité savante a lié la jurisprudence et les fatwas à la réalité actuelle et émergente de son temps, y compris les fléaux sociaux, qui représentent des adversités et des calamités auxquelles fait face la société sans avertissement.

Pour sa part, Dr Omar Bachir de l'Université d'Oran a axé son intervention sur la question de la femme dans le livre d'El Wancharissi "Miaiar", dans ses diverses manifestations, comme l'héritage, le divorce et d'autres questions qui la concerne au sein de la société.

Dr Mohammed Ali Bayou de l’université Asmariya de Libye a mis l’accent sur le rôle de l’imam Wancharissi à instaurer les piliers de la doctrine malékite où certaines personnes ont évoqué leurs détresses pour clarifier les décisions sur ce qui est licite ou proscrit.

Il a souligné que l'Encyclopédie El Wancharissi "Miaiar" reste une réserve patrimoniale importante pour identifier les caractéristiques, les manifestations de la vie religieuse de son époque.

Pour sa part, Dr Salah Benslimane Rebai d'Arabie Saoudite a fait l'éloge du livre "Miaiar", à travers lequel un vaste et important héritage scientifique de la jurisprudence Malekite a été préservé, alors qu'il se penchait sur les diverses transactions de la société à cette époque et a mentionné les décisions de justice qui y figurent.

Ce colloque de deux jours, organisé à l’initiative de la faculté des lettres et des langues de l’Université "Ahmed Ben Yahia El Wancharissi" de Tissemilt, en collaboration avec le Haut conseil islamique (HCI) est marqué par une forte participation de chercheurs et de personnes ayant pour centre d’intérêt cette éminente personnalité religieuse, issus d’Algérie, ainsi que 11 autres pays, notamment de Tunisie, Mauritanie, Arabie Saoudite, Libye, Koweït, Egypte et France.

Plusieurs communications devant être présentées en mode présentiel et en vidéoconférence figurent au programme de cette manifestation, à la faveur de laquelle sera mise en exergue la personnalité d’Ahmed El Wancharissi et ses référents intellectuels, son statut scientifique et religieux, ainsi que les ouvrages qu’il a légués, dont le plus célèbre est "El Miair".

Une visite est programmée, au deuxième jour de ce colloque, aura lieu de naissance de cette figure historique et religieuse, dans la commune de Lazharia, où une stèle érigée à sa mémoire sera inaugurée, a-t-on indiqué de même source.

       

Appel  à faire preuve de jurisprudence dans la recherche sur la personnalité d’Ahmed Ben Yahia El Wancharissi  

 

Le recteur de Djamaâ El-Djazaïr, Cheikh Mohamed El Mamoune El Kacimi Al-Houceini a appelé, lundi à partir de Tissemsilt, à faire preuve de jurisprudence (Ijtihad) sur la personnalité de l’érudit algérien Ahmed Ben Yahia El Wancharissi.

Dans l’allocution qu’il a prononcée lors de la cérémonie inaugurale du Colloque international ayant pour thème "La qualité de la vie et la diversité jurisprudentielle et sociale maghrébine: Ahmed Ben Yahia El Wancharissi comme modèle", qui se tient à Tissemilt, le recteur de Djamaâ El-Djazaïr a exhorté la communauté des chercheurs et des académiciens à " faire preuve d’Ijtihad dans la recherche consacrée à cette éminente personnalité religieuse, afin d’assurer l’élan civilisationnel escompté par la Oumma".

Dans ce contexte, M. El Kacimi a notamment déclaré: "nous espérons que ce colloque soit le début de la recherche sur El Wancharissi, qui est considéré comme un penseur entreprenant (moujtahid) de la Oumma musulmane, à laquelle il a offert un réceptacle de production dans le domaine du Fik’h inépuisable", préconisant de transposer "l’apport intellectuel de ce fakih sur les questions de l’époque contemporaine".

Il a, d’autre part, appelé à faire de cette rencontre le premier maillon d’une longue chaine de rencontres devant se poursuivre dans cette ville (Tissemsilt) sur la personnalité d’El Wancharissi, dont cette région et l’ensemble de l’Algérie en sont fières.

M. El Kacimi a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité d’engager un "ijtihad collectif" sur l’histoire des érudits de la nation algérienne, estimant dans ce registre que " la voie susceptible d’atteindre cet objectif sont les cercles du fik’h et les comités scientifiques spécialisés devant être constitués de fakih et de personnalités profondément imprégnées des connaissance alliant les sciences religieuses et les questions en lien avec le monde contemporain".

Le recteur de Djamaâ El-Djazaïr a également insisté sur la nécessité de placer les chercheur ayant fait preuve d’ijtihad à l’avant-garde des sciences "justes" et à la foi sincère et à l’autonomie de l’opinion afin que le chercheur ne soit pas influencé par les caprices, préconisant dans ce contexte de s’appuyer sur toutes les disciplines scientifiques de notre époque, dans l’optique, a-t-il soutenu, de proposer les solutions appropriées aux questions de l’heure.

De son côté, le Doyen de la faculté des lettres et des langues de l’Université " Ahmed Ben Yahia El Wancharissi " de Tissemsilt, et président du colloque, Dr El Miloud Benkerdane, a affirmé que la rencontre " vise à protéger nos symboles et notre riche patrimoine", indiquant que l’érudit El Wancharissi " est l’une des manifestations du message de l’Islam qui a illuminé l’Algérie de son éclat, comme l’atteste son œuvre El Miiar".

L’intervenant a déclaré que l’organisation de ce colloque international, premier du genre à l’échelle nationale, "est le prélude de rencontres similaires dans une optique visant à honorer cette éminente personnalité religieuse que fut Ahmed Ben Yahia El Wancharissi".

M. Benkerdane a, d’autre part, fait observer qu’à travers l’organisation de cette manifestation " nous exprimons notre volonté de préserver nos symboles de toute tentative de récupération, de même qu’à relancer les recherches inhérentes à notre glorieux patrimoine".

De son côté, le wali de Tissemsilt, Fethi Bouzaid, a déclaré que " ce colloque s’inscrit dans le cadre de l’intérêt de l’Etat, sous la conduite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, accordé au patrimoine national et sa protection", exhortant dans ce contexte l’institution universitaire à intensifier les recherches pour faire connaitre les érudits de la nation, dont Ahmed El Wancharissi.

Cette rencontre internationale de deux jours, organisée à l’initiative de la faculté des lettres et des langues de l’Université de Tissemsilt, en coordination avec le Haut-conseil islamique, est marquée par la participation de chercheurs de 11 pays dont l’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, l’Egypte, la Lybie, l’Arabie Saoudite, le Koweït et la France, rappelle-t-on.

Les conférences présentées en mode présentiel et en vidéoconférence sont axées sur la personnalité d’El Wancharissi et son legs, dont la plus connue est " El Miiar".

Les organisateurs ont prévu, par ailleurs, une visite à Lazharia, lieu de naissance de cet érudit où une stèle érigée en son honneur sera inaugurée, rappelle-t-on.