Une étude devant porter sur l’élaboration d’un plan durable de protection et de valorisation du secteur sauvegardé de la cité antique de Mazouna (Relizane) sera inscrite , prochainement, a-t-on appris de la direction locale de la Culture et des Arts, Mokhtar Guermida.
M. Guermida a précisé que la direction de la Culture et des Arts de la wilaya de Relizane procédera, à la suite de la parution, récemment, au Journal officiel du décret exécutif relatif au secteur protégé de la cité antique de Mazouna, à l’inscription d’une étude devant porter sur l’élaboration d’un plan pérenne de protection et de valorisation de ce site.
L’étude est appelée à "établir un diagnostic de la situation de la cité antique et de son niveau de conservation, afin de prendre des mesures urgentes appropriées au titre de la première phase", et ce, a-t-il soutenu, dans l’optique d’assurer la préservation de la valeur de ce vestige archéologique, qui a connu une succession de périodes historiques.
Le même responsable a ajouté que la deuxième phase sera marquée par "l’identification des modes d’intervention et de traitement de tous les déséquilibres techniques, ainsi que les matériaux de construction utilisés dans la réalisation des maisons, des dômes (koubbas), des arcades et des colonnes, inspirées de l’environnement naturel de cette vieille cité.
Le plan prévoit également une troisième et ultime phase, qui portera, quant à elle, sur l’inscription d’une opération ciblant " l’intervention et la rénovation du site, dont la conception sera assurée par un bureau d’études spécialisé dans le domaine de la restauration des vestiges archéologiques et architecturaux, a fait savoir la même source, qui a précisé que l’adoption de l’étude et son suivi seront placés sous la supervision de l’Agence nationale des secteurs sauvegardés (ANSS).
Le directeur de la Culture et des Arts de la wilaya de Relizane a affirmé, d’autre part, que cette étude " détaillée et exhaustive" permettra une prise en charge totale de la cité antique de Mazouna, tant du point de vue de la rénovation et de sa valorisation que du point de vue juridique, au regard des nombreux vestiges témoignant de la riche histoire de cette cité.
La vielle ville de Mazouna, située à quelque 70 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Relizane, est caractérise par un patrimoine urbanistique et architectural islamiques riche et diversifié, illustrés par les nombreux vestiges de ses bâtisses et ses infrastructures dont les matériaux utilisés pour leur réalisation étaient "puisés" directement de l’environnement naturel.
Nichée au cœur du Dahra, cette Médina, qui a connu une succession de périodes historiques (Romains, Ottomans en passant par les différentes dynasties musulmanes), a joué un rôle prépondérant dans les domaines des sciences et de la pensée, grâce à ses érudits qui ont fortement contribué à l’écriture de l’histoire de la région, à travers notamment "son" école du fik’h dont la fondation remonte au 16 è siècle.
Le secteur sauvegardé de cette cité est composé d’une place publique donnant accès à cinq quartiers, à savoir "La Casbah", " Boumatâa ", " Ouled Sayah ", " Boudheloul " et " Tissaret ".
Il comprend également des mosquées, dont celle de " Sidi Aissa Ouazzouz ", ainsi que des sépultures et des remparts, des sources d’eau, des espaces ouverts appelés " wast Eddar" et des bains illustrant la volonté des anciens habitants de la cité à préserver et à perpétuer leurs coutumes ancestrales.
Le périmètre du secteur à protéger, qui s’étend sur une superficie globale de 36 hectares a été délimité comme
suit : "Oued Boumatâa au Nord, Oued Tissaret au Sud", dans la partie Est et Sud-ouest, " Chaabat Oued Boumatâa " et "Oued Tamda". La partie Nord-ouest englobe, quant à elle "oued Tamada", et la piscine "Tamda", l’école primaire "Habib Benkeddach " et le bureau de l’Organisation nationale des enfants de chouhada, selon le décret exécutif.