Environnement : Environ 4.000 espèces sauvages en proie au trafic chaque année (ONU)

Publié par DK NEWS le 15-05-2024, 14h44 | 8

Environ 4.000 espèces sauvages sont encore la proie du trafic chaque année, malgré deux décennies d'efforts mondiaux, selon un nouveau rapport de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), publié lundi.

Les dernières données sur les espèces saisies entre 2015 et 2021 dans 162 pays et territoires indiquent que le commerce illégal touche environ 4.000 espèces végétales et animales, dont environ 3.250 sont inscrites à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

Présentant le rapport mondial sur la criminalité liée aux espèces sauvages de l'ONUDC qui fait le point sur les efforts déployés pour lutter contre le braconnage dans le monde entier, la Directrice exécutive de l'ONUDC, Ghada Waly, a indiqué que la criminalité liée aux espèces sauvages "inflige des dommages incalculables à la nature et met en péril les moyens de subsistance, la santé publique, la bonne gouvernance et la capacité de notre planète à lutter contre le changement climatique".  

La criminalité liée aux espèces sauvages a un impact mondial profond dont les ramifications ne sont pas toujours bien comprises, insiste l'ONUDC. Au cours de la période couverte par le rapport, les organes chargés de l'application de la loi ont confisqué 13 millions d'articles représentant plus de 16.000 tonnes.

L'analyse de plus de 140.000 saisies de trafic d'espèces sauvages entre 2015 et 2021 révèle l'implication complexe de puissants groupes criminels organisés dans l'exploitation d'écosystèmes fragiles dans le monde entier, de l'Amazonie au Triangle d'Or (qui englobe largement le nord-est de la Birmanie, le nord-ouest de la Thaïlande et le nord du Laos). 

Les trafiquants adaptent en permanence leurs méthodes et leurs itinéraires pour échapper à la détection et aux poursuites, en exploitant les lacunes de la réglementation et les faiblesses de l'application de la loi, a signalé l'ONUDC.                

Bien que des signes positifs indiquent que le trafic de certaines espèces emblématiques tels que les éléphants et les rhinocéros ait diminué, grâce au démantèlement de grands réseaux de trafiquants et à la suppression de la demande sur des marchés clés, le tableau d'ensemble "reste sombre" pour des milliers de plantes et d'animaux protégés.

Malgré le rôle important qu'il joue dans l'extinction de nombreuses espèces rares telles que les orchidées, les plantes grasses, les reptiles, les poissons, les oiseaux et les mammifères, le trafic d'espèces sauvages passe souvent inaperçu aux yeux du public, selon les experts de l’ONU en matière de prévention de la criminalité liée aux espèces sauvages.

En outre, les experts en santé humaine et animale n'ont cessé, au cours des dernières décennies, de faire part de leurs inquiétudes quant aux risques de maladie associés au commerce des espèces sauvages.

Ces inquiétudes portent sur la transmission directe de maladies à l'homme à partir d'animaux vivants, de plantes et de produits issus d'espèces sauvages, y compris la viande de brousse, ainsi que sur les menaces plus générales qui pèsent sur les populations d'espèces sauvages, les écosystèmes et les systèmes de production alimentaire.