République démocratique du Congo : 11 morts dans une nouvelle attaque des ADF en Ituri

Publié par DK NEWS le 15-05-2024, 14h59 | 24

Une attaque menée, lundi, en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, par les ADF, groupe armé affilié à l'organisation terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI), a fait au moins 11 morts, dont un enfant, ont indiqué, mardi, les autorités locales.

Lundi soir, les terroristes ADF ("Forces démocratiques alliées") "ont de nouveau attaqué le village de Ndimo. Ce mardi, nous avons retrouvé 11 corps de civils dont 6 femmes, 4 hommes et 1 enfant", a déclaré Dieudonné Malangay, président de la société civile de la "chefferie" (entité coutumière et administrative) de Walese Vonkutu, dans le territoire d'Irumu, où se trouve ce village, cible d'attaques des ADF depuis 2022.

"Les victimes ont été tuées par balle et à la machette", a-t-il ajouté.

Une source humanitaire, l'entourage de l'administrateur du territoire d'Irumu et le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée en Ituri, ont confirmé le bilan de 11 morts.

Selon M. Malangay, l'attaque a eu lieu pendant que des militaires congolais et ougandais étaient déployés dans le village. "Ils sont intervenus, mais en retard", a-t-il indiqué.

Depuis fin 2021, les armées congolaise et ougandaise mènent des opérations conjointes contre les ADF dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, sans être parvenues jusqu'à présent à stopper les attaques contre les civils.

Les terroristes ADF sont implantés depuis le milieu des années 1990 dans l'est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils et multiplié ces dernières semaines les attaques de villages, de voyageurs et de centres de santé, le plus souvent pillés.

Ils ont prêté allégeance en 2019 à l'EI, qui les présente comme sa "province d'Afrique centrale" (Iscap), et sont aussi accusés de récentes attaques sur le sol ougandais.

Placées sous état de siège depuis mai 2021, l'Ituri et le Nord-Kivu sont en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés, dont les ADF.  

        

L 'ONU plaide pour une solution politique

 

Les Nations Unies ont appelé lundi à privilégier la voie diplomatique en vue de parvenir à une solution politique au conflit en République démocratique du Congo (RDC).

"La seule façon de réduire les souffrances (en RDC) est de redoubler les efforts des acteurs régionaux et de la communauté internationale pour négocier une solution politique au conflit, y compris le processus de Luanda, le dialogue de Nairobi et d'autres efforts diplomatiques", a souligné Ted Chaiban, haut responsable au sein du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

A l’issue d’une visite dans l’Est de la RDC, M. Chaiban, qui est directeur général adjoint de l’UNICEF pour l'action humanitaire et les opérations d'approvisionnement, a relevé que l'ampleur du conflit dans l'est du pays a atteint de nouveaux sommets, déplaçant des millions de personnes et créant la pire crise humanitaire dans le pays depuis 2003.

Cité dans un communiqué de l’agence onusienne, le responsable a fait observer que la détérioration de la situation sécuritaire dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu et de l'Ituri a un impact significatif sur l'acheminement de l'aide humanitaire, ajoutant que l'intensification des combats au cours des derniers mois a aggravé la situation déjà précaire des enfants et des familles dans les camps.

A ce propos, l'UNICEF a demandé à toutes les parties de maintenir les installations, les armes et les opérations militaires à l'écart des zones civiles, en soulignant la nécessité d'accorder une place centrale à la protection des civils dans les zones de crise.

"L'UNICEF reste déterminé à faire en sorte que le droit de chaque enfant à la santé, à l'éducation et à la protection soit respecté", a affirmé le responsable onusien, notant qu'avec la baisse des fonds, les interventions humanitaires menées par l'agence onusienne se concentrent sur les catégories les plus vulnérables.

Il a indiqué que le soutien aux systèmes gouvernementaux pour que les communautés soient plus résilientes est le seul moyen de réduire les besoins humanitaires.