Du gras dans les neurones pour supprimer les crises d'épilepsie ?

Publié par DK NEWS le 21-05-2024, 16h36 | 5

Les traitements antiépileptiques ne fonctionnent pas pour tous les patients. Une nouvelle voie 
de recherche étudie le rôle des lipides dans les neurones. En quantité suffisante, ces graisses 
pourraient réduire voire supprimer les crises chez les patients.  

es médicaments sont inefficaces, et si vous essayiez le gras ? C'est la piste que suivent des chercheurs de l'université de Louvain en Belgique pour le traitement de l' épilepsie . Des premiers résultats sur la mouche à fruits ou drosophile suscitent l'espoir quant à une application chez l'Homme.

Les drosophiles possèdent une protéine nommée Skywalker qui joue un rôle primordial pour maintenir la communication entre les cellules du cerveau . Dans leur étude parue dans Nature Structural and Molecular Biology, les scientifiques ont découvert chez l'Homme un équivalent : la protéine TBC1D24. Celle-ci se connecte grâce à des graisses spécifiques du cerveau. En cas de mutation , cette protéine fonctionne mal et peut entraîner des troubles sévères, comme l'épilepsie. Dans cette maladie, le cerveau est anormalement excité, les connexions entre neurones peuvent devenir incontrôlées et excessives. Cela provoque des crises convulsives : mouvements saccadés, hallucinations visuelles ou auditives, perte de connaissances.

 

Un cerveau suffisamment gras

70% des patients épileptiques sont porteurs de cette mutation. Les graisses spécifiques pourraient donc être un allié de poids pour pallier ces dysfonctionnements.

Les chercheurs ont augmenté la concentration de lipides spécifiques dans le cerveau des drosophiles porteuses de la mutation Skywalker. Ils ont observé l'arrêt total des crises. Ces données suggèrent que les patients porteurs de TBC1D24 pourraient bénéficier d'un apport en graisses dans le cerveau. Les scientifiques cherchent maintenant à développer des moyens d'augmenter la concentration de ces lipides dans le cerveau des malades. Ils pensent que ces travaux pourraient aussi être utiles aux personnes épileptiques non-porteuses de la mutation. Une hypothèse à vérifier par des études ultérieures.