HISTOIRE DE LA REVOLUTION Tissemsilt : la bataille de "Bab El Bekkouche" au cœur d'une rencontre nationale

Publié par DK NEWS le 27-05-2024, 16h29 | 9

L'Université "Ahmed Benyahia El Wancharissi" de Tissemsilt accueille, aujourd’hui une rencontre nationale sur "La bataille de Bab El Bekkouche, héroïsme de la Révolution dans la région du Ouarsenis, la Révolution dans la 3ème région, wilaya IV", a-t-on appris, dimanche, des organisateurs.

Cette rencontre inclut des interventions animées par des professeurs et des chercheurs de plusieurs universités du pays sur l'histoire de l'Ouarsenis, son importance stratégique et la lutte politique et armée dans cette région, au cours de la Guerre de libération, ainsi que les grandes batailles comme celle de Bab El Bekkouche, qui s'est produite dans la troisième région de la wilaya IV historique, a indiqué le directeur local des Moudjahidine et des Ayants-droits, Abdelkrim Khadhri.

La rencontre sera, par ailleurs, une occasion pour lire des mémoires du Moudjahid Slimane El Ghoul et le guide du Fidaï "Les dimensions de la foi militaire" du chahid Djillali  Bounâama, et présenter des témoignages vivants de moudjahidine de la région sur les batailles auxquelles ils ont participé.  Une exposition de photographies commémorant les exploits de la Glorieuse guerre de libération dans la région sera également organisée en marge de cette rencontre, a indiqué la même source, ajoutant qu'une visite sera rendue à un Moudjahid et à la veuve d'un martyr pour s'enquérir de leur état de santé.

La bataille de Bab El Bekkouche, dans les montagnes de l'Ouarsenis, dans la wilaya de Tissemsilt, survenue du 28 au 31 mai 1958, est l'une des étapes les plus marquantes de la Glorieuse guerre de libération. La détermination et le courage des Moudjahidine leur ont permis de vaincre les forces de l'armée coloniale française, ce qui les a contraint à quitter la région et à regagner leurs camps, subissant de lourdes pertes s'élevant à 600 soldats, dont 33 officiers, en plus de deux avions Jaguar abattus.

Pas moins de 360 combattants de l'Armée de libération nationale (ALN) sont tombés au champ d'honneur, lors de la bataille, dont le commandant du bataillon "Krimia", le martyr Si Amar, en plus de 240 civils tombés en martyrs, la plupart étaient des personnes âgées, des enfants et des femmes.   

                           Sidi Bel Abbes: il y a 66 ans, la bataille historique de "Djraf Ettrab" 

Il y a 66 ans, le 26 mai 1958, la wilaya de Sidi Bel Abbes fut le théâtre de l’un des hauts faits d’armes de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN) en l'occurrence la bataille de "Djraf Ettrab" dans la région de Oued Taourira, au cours de laquelle les Moudjahidine ont fait subir, lors d’âpres combats, d'importantes pertes à la soldatesque française.

Le directeur du Musée du moudjahid de la wilaya de Sidi Bel Abbes, Kouider Abbes, a affirmé que cette bataille, qui avait eu lieu dans la zone 2 de la 5ème région, relevant de l’organisation territoriale de la wilaya V historique, que la wilaya de Sidi Bel Abbes a commémoré, samedi dans la daïra de Merine, avait été menée par deux sections de l’ALN composée chacune de 35 combattants, sous la conduite des Moudjahidine Abbes El-Hdili et El Hinaoui dit "Zerrouki", Sebbah Youcef, Hamamdi Benamer, rejointes et renforcées, par la suite, par une autre section de la

région 4. Dans le but de faire face à la résistance et au courage des Moudjahidine, qui avaient fait preuve d’une combativité exemplaire, l’ennemi avait mobilisé d’importants moyens, s’offrant ainsi une énorme puissance de feu représentée par des chars et plus de 50 avions, transportant chacun 45 soldats, qui avaient largué des bombes au napalm ayant causé d’énormes dégâts aux valeureux Moudjahidine, dont certains avaient été gravement brûlés.

Les combat, qui avait débuté aux aurores avait duré deux jours, a rappelé la même source, ajoutant que d’autres unités de l’ALN sont venues renforcer les deux sections engagées dans la bataille, dont une était placée sous le commandement du Moudjahid Hamlet El Baghdadi, dit "Si Othmane" et dans laquelle faisait également partie un autre valeureux Moudjahid, à savoir Nouwel Ahmed. A l’issue de cette bataille, 68 combattants de l’ALN sont morts en martyrs, a précisé la même source, ajoutant que du côté de l’armée coloniale, 500 soldats avaient été neutralisés, entre morts et blessés.

Il convient de signaler que la direction des Moudjahidine et des Ayants-droits de la wilaya de Sidi Bel Abbes a élaboré, à l’occasion de la commémoration de la bataille de "Djraf Ettrab", un programme diversifié auquel ont pris part les autorités locales et les représentants de la famille révolutionnaire. La commémoration de cet évènement qui s’est déroulée, souligne-t-on, au niveau de la daïra de Merine a été marquée par la levée des couleurs nationales et la lecture de la Fatiha à la mémoire des martyrs , ainsi que par la tenue, au complexe sportif de proximité de la ville, d’une exposition mettant en relief les principaux évènements ayant jalonné la marche du peuple algérien pour le recouvrement de sa souveraineté nationale. Le programme a été également marqué par l’organisation, à l’initiative de la même direction, de conférences en lien avec l’Histoire et la Guerre de libération nationale animées par des enseignants universitaires, ayant pour thème la "Contribution de la région 5: lecture des archives" et une autre a porté sur le thème "la bataille de Djraf Ettrab, les causes et les résultats".

Les deux conférences ont vu la présence de Moudjahidine de la région, qui ont apporté leur témoignage sur cette bataille, dont les faits demeurent encore gravés dans leur mémoire. 


La commission mixte algéro-française Histoire et Mémoire plaide pour des actions tangibles
 

La 5ème rencontre de la Commission mixte algéro-française sur l'Histoire et la Mémoire a plaidé pour des actions tangibles pour prendre en compte toutes les dimensions de l'histoire de la période coloniale, indique lundi un communiqué de cette commission.

"Les travaux de la 5ème rencontre de la commission mixte algéro-française Histoire et Mémoire se sont tenus au siège des Archives nationales à Birkhadem, Alger, les 22 et 23 mai 2024. Ils coïncident avec le mois de la Mémoire en Algérie", précise la même source.

Selon le communiqué, la partie française de la commission mixte d'historiens "tient à remercier chaleureusement ses homologues algériens et les différentes institutions qu'elle a rencontrées pour leur accueil et la présentation de leurs riches fonds, au cours des visites effectuées du 20 au 24 mai", relevant que la commission mixte algéro-française Histoire et Mémoire "formule le vœu que le traitement du dossier mémoriel réponde aux aspirations des peuples algérien et français".

Cette commission mixte "insiste sur la nécessité de poursuivre les négociations dans le cadre du groupe de discussion mixte algéro-français sur la question des archives", relève le document, soulignant que "la partie algérienne présente une liste ouverte de biens historiques et symboliques de l'Algérie du XIX siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l'Algérie sous forme de gestes symboliques". En ce sens, la partie algérienne "invite la partie française à transmettre ses préoccupations en matière de restitution de biens culturels, archivistiques et autres", note le communiqué, précisant que "la partie française accepte et s'engage à transmettre au Président Emmanuel Macron la liste transmise par la partie algérienne afin que les biens qui peuvent retrouver leur terre d'origine puissent l'être le plus rapidement possible".  A cet égard, la commission mixte algéro-française "s'accorde pour poursuivre et parachever la chronologie relative aux domaines militaire, politique, économique, social, culturel et humain au cours du XIXe siècle". Elle "salue la coopération en matière de restauration et de numérisation, d'échanges d'expériences, de bibliographie, d'échanges scientifiques (étudiants et chercheurs) et culturels, de valorisation de lieux de mémoire en Algérie et en France, de la numérisation des registres d'état-civil et des registres des cimetières français en Algérie, des cimetières algériens du XIXe siècle en France, de création d'un portail numérique et d'organisation de rencontres scientifiques".  Il est également relevé que "la partie française propose à la partie algérienne un préprogramme de rencontre scientifique, notamment consacrée aux archives pour l'année universitaire 2024-2025", la commission considérant que "l'institutionnalisation de collaborations étroites sera très profitable notamment à la jeunesse de nos deux pays".

A cet égard, la commission "se réjouit des perspectives de partenariat esquissées par les responsables du Service interministériel des archives de France (SIAF) et de la Bibliothèque nationale de France (BNF), à l'occasion des visites organisées par la commission, notamment auprès du Centre des archives nationales d'Algérie et de la Bibliothèque nationale d'Algérie, particulièrement dans les domaines de la coopération scientifique et technique, d'échanges de professionnels, de la formation, de la numérisation, et plus largement de partage des savoirs (expositions, Inventaires communs...)".

En somme, la commission mixte émet le vœu que "corps soit donné à la Déclaration d'Alger (août 2022) et que les missions imparties à la commission mixte se concrétisent".

"La mise en œuvre d'actions tangibles concrétisera la volonté active et forte de prendre en compte toutes les dimensions de l'histoire de la période coloniale pour mieux aller de l'avant", relève le communiqué, ajoutant que cette commission "s'accorde pour que sa prochaine rencontre se tienne en France début juillet 2024".

Pour rappel, les coordinateurs des deux parties, algérienne et française, sont respectivement MM. Mohamed Lahcen Zeghidi et Benjamin Stora.