Assemblées annuelles de la BAD : Ouverture des travaux à Nairobi sous le signe de la réforme

Publié par DK NEWS le 28-05-2024, 14h43 | 4

Les travaux des Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) ont débuté, lundi à Nairobi (Kenya), avec la participation de plus de 3.000 délégués venus discuter principalement de la réforme de l’architecture financière mondiale comme nécessité pour l’accélération de la transformation économique en Afrique.

La délégation algérienne à cet évènement, qui coïncide avec le 60 anniversaire de la création de cette institution financière panafricaine, est conduite par le ministre des Finances et gouverneur de la BAD pour l’Algérie, Laaziz Faid, en qualité de représentant du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

Durant les cinq jours de travaux de ces Assemblées annuelles, les participants se pencheront sur les moyens à même d’accélérer la transformation structurelle des économies africaines comme panacée pour atteindre les objectifs de développement, en s’appuyant sur une nouvelle configuration de l’architecture financière mondiale.

Le programme, durant les deux premiers jours, comprend essentiellement des évènements statutaires, avec plusieurs réunions du Conseil des gouverneurs consacrées, entre autres, à l’examen et l’approbation du bilan de la BAD, à l’adoption des états financiers et des rapports annuels, et aux discussions sur les priorités stratégiques de la Banque.

Au menu du troisième jours des Assemblées, il est prévu une séance de Dialogue présidentiel, qui donnera lieu à un échange structuré entre les présidents et les chefs d’Etats et de gouvernements invités (ou de leurs représentants) sous le thème: "La transformation de l’Afrique, le groupe de la Banque africaine de développement et les réformes de l’architecture financière mondiale".

Une séance plénière de haut niveau consacrée au lancement du rapport phare de la BAD: "Les Perspectives économiques en Afrique 2024" sera organisée au quatrième jour qui inclut également une réunion sur la réforme du Fonds africain de développement (FAD, filiale du groupe de la BAD).

Les Assemblées annuelles de la BAD seront clôturées vendredi prochain après la tenue de deux événements thématiques principaux sur le "financement de la transformation de l’Afrique dans un système financier mondial en mutation" et sur "la richesse verte des nations".

Fondée en septembre 1964 à Khartoum (Soudan), la Banque africaine de développement, dont l'Algérie est l'un des pays fondateurs, est une institution financière multinationale, établie dans le but de promouvoir la croissance économique et contribuer aux progrès socio-économiques des pays africains.

Le groupe, dont siège est à Abidjan (Côte d'Ivoire) comprend trois entités : la Banque africaine de développement, le Fonds africain de développement (créé en 1972) et le Fonds spécial du Nigéria (créé en 1976).

Avec un capital dépassant les 240 milliards de dollars à fin 2022, la BAD compte 81 membres actionnaires : 54 pays africains et 27 pays non africains.

Entre 1967 (début effectif des activités financières) et 2022, la BAD a accordé 6.575 prêts et dons, se chiffrant à près de 167 milliards de dollars.

     

Financer les projets du gaz naturel reste fondamental pour le développement socio-économique de l’Afrique (Président BAD)

 

Le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a souligné lundi à Nairobi, l’importance de poursuivre le financement des projets de gaz naturel qui demeure "fondamental" pour le développement socio-économique de l’Afrique.

S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’issue des travaux du premier jour des Assemblées annuelles du groupe de la BAD, M. Adesina a estimé que le gaz naturel restait une partie fondamentale du mixte énergétique du continent, et qui nécessitait davantage de financements.

"L’Afrique a toujours besoin d’exploiter ses ressources. En plus, le gaz naturel joue même un rôle dans la réalisation des objectifs climatiques", a répondu le président de la BAD sur une question l'interpellant sur les efforts de cette institution pour adapter ses finances aux nouvelles exigences en matière d’environnement.

Rappelant que 89% des financements de la BAD en matière d’énergie sont destinés aux renouvelables, M. Adesina a plaidé pour une approche "pragmatique" dans le financement qui tient en compte l’importance de la ressource gazière, nécessaire pour assurer à l’ensemble des populations africaines et aux secteurs productifs, l’accès à des infrastructures et aux services énergétiques.

D’une manière plus globale, le premier responsable de la BAD juge impératif d’appuyer les efforts de développement et de valorisation des ressources naturelles pour réaliser une transformation structurelle des économies africaines, tout en favorisant une montée de l’Afrique dans les chaînes des valeurs mondiales.

M. Adesina a cité, entre autres, le lithium, dont le continent renferme d'importants gisements, et qui sera destiné pour fabriquer des batteries, et tirer profit, ainsi, du marché mondial croissant des véhicules électriques grâce aux avantages comparatifs importants des pays africains dans ce domaine.

Outre l’énergie et l’industrie, la transformation structurelle de l’économie africaine doit aussi passer par le développement de l’agriculture, "un secteur qui permet indéniablement à l’Afrique d’être le continent le plus compétitif au monde", a-t-il encore souligné.

Toutefois, ces objectifs en matière de développement nécessitent de revisiter l’architecture financière mondiale avec une présence plus importante de l’Afrique au centre des décisions pour mieux défendre ses intérêts vitaux, indique le président de la BAD.

Selon lui, la configuration actuelle de l’architecture financière mondiale n’est pas en phase avec les besoins de financement et les réponses devant être apportées aux différents chocs.

"La complexité et les anomalies du processus actuel font peser de graves risques sur les pays africains, dont 22 sont déjà en proie au surendettement", soutient-il.

Les travaux des Assemblées annuelles du groupe de la BAD se poursuivront jusqu’à vendredi dans la capitale du Kenya, avec la participation de plus de 3.000 délégués venus discuter principalement de la réforme de l’architecture financière mondiale comme nécessité pour l’accélération de la transformation économique en Afrique.

La délégation algérienne qui participe à cet évènement, qui coïncide avec le 60e anniversaire de la création de cette institution financière panafricaine, est conduite par le ministre des Finances et gouverneur de la BAD pour l’Algérie, Laaziz Faid, en qualité de représentant du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.