PALESTINE Ghaza : les humanitaires réitèrent leur appel à l'ouverture de tous les points de passage

Publié par DK NEWS le 31-05-2024, 15h32 | 2

Alors que l'agression génocidaire sioniste contre Ghaza a atteint son paroxysme avec l'invasion de Rafah, à la pointe sud de la bande, la famine menace cette enclave palestinienne, ont alerté jeudi des agences humanitaires des Nations unies, qui s'inquiètent particulièrement pour les enfants et réitèrent leur appel pour l'ouverture de tous les points de passage à l'aide humanitaire.

Selon le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM), l'accès limité aux parties méridionales de Ghaza risque de provoquer "les mêmes niveaux catastrophiques de faim que ceux observés dans le nord de l'enclave palestinienne".

Si le nord de la bande de Ghaza, qui a été l'épicentre des alertes à la famine, "connaît aujourd'hui une amélioration", au centre et au sud de la bande de Ghaza, "les niveaux de faim se détériorent rapidement", a détaillé dans son dernier rapport de situation, l'agence onusienne basée à Rome.

Le PAM note que l'offensive de l'armée sioniste à Rafah a un impact dévastateur sur les civils et les opérations humanitaires.

"Les adultes et les enfants sont épuisés par les déplacements constants, la faim et la peur", a-t-il souligné, affirmant que "le PAM ne peut pas faire grand-chose à Rafah, les stocks étant très bas et la mobilité très réduite".

En écho à cette alerte du PAM, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) indique que la réduction de l'aide à Ghaza aggrave le sort des enfants souffrant de "malnutrition aiguë".

Depuis la mi-janvier, plus de 93.000 enfants palestiniens âgés de six mois à moins de cinq ans ont fait l'objet d'un dépistage de la malnutrition. 7.280 d’entre eux ont été diagnostiqués comme souffrant de malnutrition aiguë, dont 1.676 comme souffrant de malnutrition aiguë sévère.

Selon l'OCHA, la capacité des partenaires nutritionnels à renforcer leur présence opérationnelle et à fournir les services nécessaires a été entravée malgré l'augmentation continue du nombre de cas de malnutrition détectés.

Une enquête de suivi post-distribution menée par le groupe sectoriel de la nutrition montre que la diversité alimentaire s'est détériorée en mai. Près de 95 % des enfants âgés de six à 23 mois mangent deux catégories différentes de denrées alimentaires ou moins par jour. En outre, 85 % des enfants n'ont pas mangé pendant une journée entière au moins une fois au cours des trois jours précédant l'enquête.

 

                                        Chute de 70% du flux d'aide humanitaire

 

Ces données inquiétantes interviennent dans un contexte d'accès difficile des humanitaires à l'enclave palestinienne. La quantité de nourriture et d'autres aides entrant à Ghaza, déjà insuffisante pour répondre aux besoins croissants, a encore diminué depuis le 7 mai (marquant le début de l'invasion de Rafah par l'armée sioniste), avec une moyenne quotidienne de 58 camions d'aide humanitaire atteignant Ghaza entre le 7 et le 28 mai, contre une moyenne quotidienne de 176 camions d'aide entre le 1er avril et le 6 mai.

L'OCHA signale également que le flux d'aide humanitaire vers la bande de Ghaza a chuté de près de 70 % depuis le 7 mai, et que ce qui entrait dans le territoire palestinien avant cette date était "déjà insuffisant pour répondre aux besoins croissants".

"Les organisations humanitaires ont du mal à accéder à l'aide humanitaire, en particulier à partir du point de passage de Karam Abu Salem, en raison des combats, des routes impraticables, des munitions non explosées, des pénuries de carburant, des retards aux points de contrôle et des restrictions" des forces d'occupations", a-t-il ajouté.

En outre, malgré l'arrivée de certains produits commerciaux à Ghaza, la population n'a pas les moyens de payer les prix élevés.

"Nous avons besoin de plus d'aide pour entrer par le sud car les gens ont besoin d'un régime alimentaire diversifié, d'un accès aux soins de santé et à l'eau. La situation exige une réponse multisectorielle et stratégiquement équilibrée", a insisté le PAM, relevant l'importance d'avoir "un environnement propice de la communauté humanitaire pour répondre aux besoins des populations".

Sur le terrain, les agences humanitaires continuent de distribuer de l'aide alimentaire en dépit de difficultés importantes et de la diminution des stocks de nourriture.

Depuis le début du mois de mai, le PAM a fourni une assistance à un million de personnes à Ghaza.

Par ailleurs, à cause des combats qui s'étendent et des ordres d'évacuation, les établissements de santé, les secours et les services sociaux sont forcés de fermer à Rafah, les uns après les autres. Seul un hôpital reste fonctionnel, bien que partiellement, selon l'Organisation mondiale de la santé.

                 

Slovénie : Le  Parlement va voter mardi la reconnaissance de l'Etat de Palestine

 

Le Parlement slovène va voter mardi la reconnaissance officielle de l'Etat de Palestine, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège ayant déjà sauté le pas cette semaine, a annoncé sa présidente.

"La séance est prévue pour mardi à partir de 16H00 (14H00 GMT)", a déclaré jeudi Urska Klakocar Zupancic, au cours d'une conférence de presse à Ljubljana.

Le gouvernement avait transmis plus tôt le décret pour approbation au Parlement, accélérant la procédure qui devait être à l'origine bouclée d'ici à la mi-juin.

Il devrait s'agir d'une simple formalité : il suffit d'une majorité simple pour approuver le texte, or la coalition de centre gauche au pouvoir détient 51 sièges sur les 90 du Parlement.

"C'est un message de paix. Nous pensons que le moment est venu pour le monde entier d'unir ses efforts en vue d'une solution à deux Etats qui apportera la paix au Moyen-Orient", a souligné le Premier ministre libéral, Robert Golob.

Au même moment, le drapeau palestinien était hissé sur le siège du gouvernement dans la capitale.

L'Espagne et l'Irlande, toutes deux membres de l'UE, ainsi que la Norvège ont officiellement reconnu mardi l'Etat de Palestine dans le but d'avancer, selon les trois pays, vers la paix au Proche-Orient.  

 

 Conseil de sécurité de l’ONU : La  situation mondiale des déplacés et réfugiés au menu d'un briefing

 

La situation mondiale actuelle des personnes déplacées et des réfugiés sera au menu jeudi, d'un briefing du Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, au Conseil de sécurité de l'ONU, dans un contexte de l'escalade sioniste ayant entraîné des centaines de milliers de déplacés palestiniens depuis huit mois à Ghaza.

M. Grandi devrait donner un aperçu de la situation actuelle des déplacés et réfugiés dans le monde, en soulignant les principaux défis auxquels est confronté le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

"Il attirera probablement l'attention sur le nombre croissant de situations d'urgence provoquant des déplacements à grande échelle, y compris les conflits armés, les urgences climatiques, les catastrophes naturelles, ainsi que les crises énergétiques et alimentaires", selon le site du Conseil de sécurité.

 A la fin de 2022, ce nombre atteignait 108,4 millions, soit une augmentation de 19 millions par rapport à la fin de 2021. Fin septembre 2023, le HCR estimait à plus de 114 millions le nombre de personnes déplacées et de réfugiés dans le monde.

"Etant donné que le Conseil de sécurité est le principal destinataire de cette réunion d'information, M. Grandi se concentrera probablement sur certaines des principales crises de réfugiés résultant de violations de la paix internationale et de conflits", a-t-on indiqué de même source.

Le HCR doit publier en juin son prochain rapport sur les tendances mondiales, qui fournira des informations détaillées sur le nombre de réfugiés et de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays dans le monde pour 2023.

 

                Ghaza: 1,7 million de Palestiniens forcés à se déplacer en 8 mois

 

Dans leurs déclarations de jeudi, certains membres du Conseil devraient attirer l'attention sur la population déplacée à Ghaza. Quelque 1,7 million de Palestiniens, dont des centaines de milliers d'enfants, ont été forcés à se déplacer suite à l'escalade des agressions sionistes contre l'enclave, au cours des huit derniers mois, selon les dernières estimations de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Au cours des trois dernières semaines seulement, soit depuis le 6 mai, plus d'un million de Palestiniens ont quitté Rafah, au sud de Ghaza, en raison de l'invasion terrestre sioniste.

Aussi, M. Grandi et plusieurs membres du Conseil pourraient également s'inquiéter de la forte escalade de la violence au Soudan, en particulier dans le nord du Darfour, durant les dernières semaines. Depuis le 15 avril 2023, plus de 8,8 millions de personnes ont été déplacées au Soudan. Parmi eux, 1,8 million ont cherché refuge dans les pays voisins - République centrafricaine (RCA), Tchad, Egypte, Ethiopie et Soudan du Sud, selon le HCR.

"D'autre part, M. Grandi abordera probablement la question du nombre record de personnes déplacées en Birmanie, en raison de la crise dans le pays qui a continué à s'intensifier au cours du premier trimestre 2024, exacerbant davantage la situation humanitaire déjà désastreuse dans le pays", indique le site du Conseil de sécurité.

Selon le HCR, au 1er mai, quelque 2,7 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays depuis février 2021.

Dans son exposé, M. Grandi pourrait également attirer l'attention sur la situation des populations déplacées en Afghanistan, en Ethiopie et dans la région du Sahel, entre autres.