Soudan : L 'ONU demande un accès sans entrave aux populations pour l'aide humanitaire

Publié par DK NEWS le 01-06-2024, 14h50 | 6

Les agences de l'ONU ont réclamé vendredi un accès sans entrave aux populations du Soudan, afin de leur apporter une aide humanitaire et prévenir ainsi "un scénario cauchemardesque".

"Sans un changement immédiat et majeur, nous serons confrontés à un scénario cauchemardesque: une famine s'installera dans de grandes parties du pays. De plus en plus de personnes fuiront vers les pays voisins à la recherche de moyens de subsistance et de sécurité. De plus en plus d'enfants succomberont à la maladie et à la malnutrition", avertit dans un communiqué le Comité permanent inter organisations (IASC) de l'Organisation des Nations unies.

"Malgré les énormes besoins, les travailleurs humanitaires continuent de faire face à des obstructions systématiques et à des refus délibérés d'accès de la part des parties au conflit", indique ce forum de coordination humanitaire.

Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d'un conflit armé opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo.

Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Deux millions de personnes ont aussi fui vers les pays voisins.

Selon les agences de l'ONU, 18 millions de personnes souffrent vraiment de la faim et 3,6 millions d'enfants de malnutrition aiguë.

"Des travailleurs humanitaires sont tués, blessés et harcelés, et les fournitures humanitaires sont pillées", déplore encore la plus haute instance de coordination humanitaire du système des Nations unies, qui rassemble 19 organisations, y compris non onusiennes.

Elle appelle à un cessez-le-feu immédiat, et à la protection des civils, en sus d'un "accès sans entrave via toutes les routes transfrontalières" pour l'aide humanitaire aux civils. Elle presse aussi les parties en conflit de "simplifier et accélérer les procédures administratives et bureaucratiques liées à la fourniture de l'aide humanitaire".

L'ONU s'est aussi dite préoccupée par la faible mobilisation des donateurs, n'ayant reçu que 16% des 2,7 milliards de dollars nécessaires pour le Soudan.       

 

La HCR appelle à soutenir les réfugiés soudanais bloqués aux frontières du Tchad

 

L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé ses partenaires à fournir un soutien immédiat à près de 185.000 Soudanais qui ont trouvé refuge au Tchad depuis le début du conflit et attendaient toujours leur réinstallation loin des zones frontalières dangereuses, en particulier à Adré, selon un communiqué publié par la HCR.  

"Les premières pluies ont commencé à Adré. C'est une nouvelle attendue mais dévastatrice car des dizaines de milliers de réfugiés soudanais n'ont toujours pas d'abri adapté pour se protéger des intempéries. Au Tchad, les pluies apportent souvent des inondations catastrophiques, rendent les routes impraticables et limitent l'accès humanitaire", a indiqué Laoura Lo Castro, représentante du HCR au Tchad, dans un communiqué.  

Selon le HCR et ses partenaires qui s'apprêtent à aménager un nouveau site avec les infrastructures de base et services humanitaires essentiels, un financement supplémentaire de 17 millions de dollars est urgemment nécessaire pour terminer le site et y relocaliser 50.000 réfugiés.  

Depuis avril 2023, le conflit au Soudan a forcé près de 600.000 personnes à fuir vers le Tchad.

 

L'ONU s'inquiète du sort de réfugiés soudanais en Ethiopie

 

Les Nations unies ont exprimé leur inquiétude sur le sort d'un millier de réfugiés soudanais qui ont fui début mai le camp d'Awlala, en Amhara, une région troublée du nord de l'Ethiopie, après une série d'attaques.

Ces réfugiés ont fui ce camp le 1er mai après avoir été victimes de vols à main armée, de fusillades et d'enlèvements présumés. Depuis, ils vivent sur le bord de la route à environ 1,5 km de là, et certains d'entre eux ont entamé une grève de la faim, a affirmé mardi l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

"Nous sommes inquiets par le fait qu'ils (restent) le long de la route, vivent dans des conditions insalubres, et aient pour certains initié une grève de la faim" écrit dans un communiqué le HCR, qui dit redouter que tous ces facteurs "n'augmente leur vulnérabilité".

Le camp d'Awlala est situé à environ 70 km du poste-frontière de Metema au Soudan, pays qui est en proie depuis un an à un conflit.

"La sécurité sur le terrain reste un défi profond, pour nos équipes et pour les travailleurs humanitaires", ajoute le HCR.

L'ONG américaine Medical Teams International a confirmé cette semaine le décès d'un de ses employés, lorsqu'un convoi a été attaqué par des hommes armés.

L'eau, les soins de santé et d'autres services essentiels sont toujours disponibles à Awlala, selon le HCR, qui continue d'appeler les réfugiés à revenir.

L'Amhara, deuxième Etat le plus peuplé d'Ethiopie, est le théâtre depuis avril d'épisodes de violences, déclenchées par la volonté du gouvernement fédéral de démanteler des milices armées.

Addis Abeba a décrété l'état d'urgence le 4 août après de nouveaux combats début juillet entre l'armée fédérale et des combattants amhara, dont des membres de la milice régionale "d'autodéfense" Fano.

On estime à 1,8 million le nombre de personnes qui ont fui le Soudan depuis le début de la guerre dans ce pays, dont plus de 53.000 ont franchi la frontière avec l'Ethiopie, selon des chiffres du HCR datés du 1er mai.

          

ONU : 7 millions de personnes déplacées au Soudan et 2 millions de personnes déplacées hors du pays

  

Le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du Soudan a dépassé les sept millions, a indiqué mercredi un porte-parole de l'ONU.  

Plus de la moitié des sept millions de personnes déplacées sont des enfants. En outre, quelque deux millions de personnes ont fui vers les pays voisins, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, citant les chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations.  

"Pour notre part, nos partenaires humanitaires et nous-mêmes continuons à intensifier nos efforts pour répondre à la faim et à l'insécurité alimentaire croissantes dans le pays", a ajouté M. Dujarric.  

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), au Darfour, 1.200 tonnes de vivres sont en cours d'acheminement pour quelque 116.000 hommes, femmes et enfants.