Ballade littéraire: « Aux portes de l’avenir » (Vingt siècles de résistance, cinquante ans d’indépendance) est le deuxième ouvrage de Karim Younès

Publié par Arslan B. le 12-01-2014, 19h32 | 48

Karim Younès entre ainsi de plain pied dans la « Collection histoire » (2013) des éditions  Casbah qui lui ont déjà édité un  premier livre intitulé « De la Numidie à l’Algérie, Grandeur et ruptures ».

L’auteur était l’invité de « Ballade littéraire » samedi 11 janvier 2014, et c’est dans la grande salle du TR Béjaïa Malek Bouguermouh «affichant complet», dès 14h, (même le balcon de face était envahi par des curieux des deux sexes et des trois âges) qu’il a donné libre cours à sa « catharsis ». Les racines, les repères culturels, cultuels, historiques, linguistiques…

Nos origines, en somme, notre identité mosaïque (mais cependant monolithique), les «composants» fondamentaux d’une authentique civilisation maghrébine déterrés, exhumés non sans passion et compassion pour des générations d’Algériens qui ignorent presque tout de leur histoire… « Pourtant nous ne sommes pas venus dans ce pays en tant que locataires ! »

, lance le conférencier à l’adresse de … ? L’ex- ministre de la formation professionnelle et non moins ex- Président de l’APN qui s’est découvert une vocation d’historien déplore également, dans son élan discursif plurithématique «ces guerres fratricides pour la seule prise du pouvoir qui, à travers les siècles, ont considérablement réduit nos forces, nos potentialités et indéniablement altéré repères et identité… ».

En 4e de couverture du 2e ouvrage de K-Y, on peut lire : «Karim Younès prolonge sa réflexion sur le destin et le futur de l’Algérie en puisant  ses leçons dans son histoire tumultueuse. Dans cet ouvrage, il (K-Y) aborde les constituants de l’identité nationale et les phases de construction de l’Etat-nation algérien… ». 
Puis,  plus loin, probablement le propre propos de l’auteur : «A y regarder de près, nous constatons que notre société convulse dans une perpétuelle ébullition et à chaque explosion le pouvoir cherche à apporter des réponses ponctuelles aux interpellations de la nation.

D’un multipartisme débridé à une restauration autoritaire, nous expérimentons un pluripartisme administré. Mais nous n’avons pas éradiqué la prédation, nous n’avons pas mobilisé la société parce que nous avons été incapables de réguler les ambitions, d’apaiser les tensions, d’ordonnancer les alternances, de libérer les énergies de satisfaire les aspirations, d’assurer la transparence qui  conditionne la confiance entre la société et l’Etat ». Un « mea culpa » exposé en public et dont il ne nie pas être «partie prenante»… La citation qui ouvre « Aux portes de l’avenir » est de Sénèque, elle dit ceci : «Les douleurs légères s’expriment, les grandes douleurs sont muettes».

A retenir en tout cas que Karim a su et pu sinon subjuguer, du moins  séduire une salle du TRB qu’aucun café littéraire, aucune ballade littéraire n’a réussi à accueillir autant de monde, au point où les derniers arrivants étaient contraints de suivre debout…Probablement déçus de s’être aperçu que ce n’était pas le «politique» qui était venu animer une conférence, mais «l’écrivain-historien»…