Audiovisuel : Suspension de la diffusion des programmes télévisés et radiophoniques dédiés à la collecte de dons jusqu'à publication du cahier des charges (Laagab)

Publié par DK NEWS le 07-06-2024, 15h45 | 5

 Le ministre de la Communication Mohamed Laagab a donné, mercredi, des instructions pour la suspension de la diffusion des programmes télévisés et radiophoniques dédiés à la collecte de dons, jusqu'à la publication du cahier des charges régissant l'activité audiovisuelle, en raison des nombreuses plaintes reçues par ses services concernant des opérations d'extorsion et d'escroquerie liées à ces programmes, précise un communiqué du ministère.

Le ministre de la Communication "s'est réuni, aujourd'hui, avec les directeurs des chaînes de télévision et de radio publiques et privées, avec lesquels il a abordé les questions intéressant le secteur de la Communication en général, notamment celles liées au renforcement du professionnalisme et de l'éthique", précise la même source.

M. Laagab a indiqué que cette réunion "fait suite aux remous suscités, récemment sur les réseaux sociaux, par une affaire à caractère social soulevée lors d'une émission diffusée par une chaîne de télévision privée, impliquant une confrontation entre un imam et un citoyen", soulignant que "les affaires liées aux problèmes sociaux sont des questions chargées d'émotions, qui nécessitent un haut niveau de professionnalisme, d'éthique et de neutralité."

Il a souligné, à cet égard, que "le ministère de la Communication et l’Autorité nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel (ANIRA) ont enregistré de nombreuses violations de la loi et de l'éthique professionnelle, notamment l'article 3 de la loi organique sur l'Information qui exige de l'exercice de l'activité médiatique le respect de la dignité humaine, l'article 20 qui stipule la vérification de l'information et la confirmation de la source et l'article 35 qui impose le strict respect de l'éthique et de la déontologie professionnelles".

A cet égard, le ministre a souligné que certains programmes télévisés et radiophoniques basés sur la collecte de fonds "auraient dû se conformer aux dispositions de la loi régissant cette opération, telle que l'ordonnance 77-03 relative aux quêtes", soulignant que "de tels programmes nécessitent, sur le plan professionnel, de vérifier s'il y a en effet besoin social, d'une part, et de respecter les normes professionnelles, d'autre part".

Les services du ministère "ont reçu de nombreuses plaintes de citoyens pour chantage et escroqueries, suite à de tels programmes", a-t-il déploré.

En attendant la publication du cahier des charges régissant, avec précision, l'activité audiovisuelle, le ministre a instruit de "suspendre la diffusion de ces programmes jusqu'à publication du cahier des charges".

                 

Mise au point de l'ANIRA sur un programme diffusé par la chaîne "Ennahar"

  

L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA), a apporté, mercredi dans un communiqué, une mise au point concernant l'émission "Khalliha aala Rabbi" diffusée sur "Ennahar TV", et dont le contenu fait l'objet d'examen, au regard des "allégations d'un père de famille confronté à un Imam, sur une opération de collecte de dons pour le traitement de sa fille", une affaire qui a suscité des remous sur les réseaux sociaux.

Au regard de la polémique suscitée par l'émission "Khalliha aala Rabbi" diffusée sur "Ennahar TV", durant laquelle une affaire à caractère social a été abordée, provoquant une "vive polémique" sur les réseaux sociaux et alimentant des "contre-vérités équivoques", l'ANIRA a jugé "nécessaire d'informer l'opinion publique qu'elle suit de manière permanente et automatique les programmes télévisés après leur diffusion et examine les faits enregistrés en cas de dépassements, de son propre chef ou suite à des plaintes déposées par les parties concernées", précise le communiqué.

A cet égard, l'ANIRA affirme "examiner l'affaire du programme de la chaîne télévisée, concernant l'émission où ont été diffusées les allégations d'un père de famille confronté à un Imam, au sujet d'une opération de collecte de dons pour le traitement de sa fille".

Elle précise également qu'elle avait "agi, de son propre chef sans recevoir aucune plainte, en écoutant les parties concernées", ajoutant qu'"une enquête est menée pour essayer de comprendre tous les aspects liés à l'affaire et les examiner minutieusement, conformément aux procédures en vigueur et avec sagesse, afin de garantir une application correcte et équitable de la Loi, en vue de prendre des décisions fondées et définitives sur la base desquelles l'ANIRA prendra sa décision finale".

L'ANIRA rappelle, en outre, que "les débats publics sur les affaires sociales dans tous les médias audiovisuels nécessitent une extrême prudence en termes d'objectivité et de respect des normes éthiques et légales, en particulier en veillant à la prudence lors de la diffusion de témoignages, en garantissant l'égalité et la neutralité, en permettant le droit de réponse et de rectification aux parties concernées, et en évitant d'exploiter la souffrance humaine pour diminuer la dignité des individus, sans verser dans le sensationnel".

L'autorité insiste sur la nécessité de "respecter toutes les lois de la République lors de l'exercice de l'activité audiovisuelle", tout en rappelant que "les questions de collecte de dons nécessitent une autorisation préalable des autorités compétentes conformément aux dispositions de l'ordonnance n 77-3 relative à la collecte de dons".

Elle s'engage, également, à "renforcer le dialogue public et à encourager une participation active aux questions à caractère social, et continue de contrôler les programmes audiovisuels afin de s'assurer que ces débats demeurent une valeur ajoutée et contribuent à renforcer la compréhension et la cohésion sociale".