Yémen : La situation loin d'être pacifiée malgré l'annonce d'un accord de sortie de crise

Publié par DK News le 21-09-2014, 15h58 | 22

La situation semble loin d'être pacifiée au Yémen où des combats meurtriers se poursuivaient dimanche à Sanaa entre rebelles houthis et factions sunnites, fidèles au gouvernement, en dépit d'un accord de pacification annoncé la veille par l'ONU.

L'émissaire de l'ONU sur place, Jamal Benomar, a annoncé dans un communiqué qu'«après des consultations intensives avec toutes les parties politiques, y compris Ansarullah (les rebelles chiites), un accord a été conclu pour résoudre la crise actuelle au Yémen (...)». Il a également regretté la poursuite des violences qui ont fait des dizaines de morts cette semaine et affirmé que le «temps est venu pour toutes les parties de faire prévaloir l'intérêt de la nation sur les considérations partisanes (...)».

Depuis jeudi, le nord de la capitale Sanaa n'a pas connu un seul moment de répit en raison des affrontements entre rebelles houthis d'Ansaruallah et les combattants du parti sunnite d'Al-Islah.

De fortes explosions ont été entendues à la mi-journée dans le nord de la capitale alors que les échos des bombardements et des tirs en provenance de ce secteur étaient clairement audibles tôt le matin dans le reste de la capitale, selon des médias.En dépit d'un couvre-feu nocturne décrété samedi par les autorités dans quatre quartiers du nord de Sanaa, les affrontements n'ont pas cessé durant la nuit.

L'ONU annonce un accord de sortie de crise

M. Benomar négociait depuis trois jours un cessez-le-feu avec le chef de la rébellion houthie, Abdel Malek al-Houthi, dans son fief de Saada (nord), dans le nord du Yémen. Dans un communiqué, il a annoncé tard samedi un accord de «sortie de crise» au Yémen et précisé que des préparatifs étaient en cours pour la signature d'un accord qui sera «un traité national permettant de faire avancer le processus pacifique» au Yémen.

Aucune indication n'a été donnée sur les termes de cet accord.Il n'a néanmoins pas précisé si cet accord impliquait une trêve à Sanaa, un retrait des rebelles de la capitale ou encore la levée des sit-in de protestation. On ignore également quand cet accord sera signé par les parties en conflit et le cadre proposé pour une participation au pouvoir d'Ansaruallah, le bras politique des rebelles.Deux précédents accords de sortie de crise annoncés ces dix derniers jours par les autorités n'avaient pas été suivis d'effet.

Pas de répit dans les combats en dépit d'un couvre feu nocturne

Juste avant l'annonce de cet accord survenue tard le soir, les autorités yéménites ont décrété un couvre-feu nocturne de 21H00 jusqu'à 06H00 locales (18H00 à 03H00 GMT) dans les quartiers de Chamlane, Al-Madhbah, Thahabat et Balaa du nord de Sanaa, où les affrontements ont provoqué la suspension de vols internationaux et paralysé la capitale. 

Près de 40 personnes ont été tuées durant la seule journée de jeudi.Au moins cinq civils ont trouvé la mort samedi alors que les pertes parmi les combattants se comptent par dizaines. Universités, écoles et commerces du Nord et du Nord-Ouest de la capitale yéménite ont été contraints de fermer leurs portes à cause des violences.

Le bâtiment de la télévision publique au Yémen était en feu samedi, après trois jourd de bombardements au mortier par les rebelles d'Ansarullah, dits les «Houthis».Le chef de l'Etat, Abd Rabbou Mansour, cité par les médias locaux, a qualifié cette offensive de «tentative de coup d'Etat», voyant dans les tirs contre le siège de la télévision publique visé également la veille, et d'autres installations publiques, «l'illustration de cette démarche putschiste».

Depuis plus d'un mois, les rebelles campent avec leurs partisans dans et autour de Sanaa pour réclamer l'éviction du gouvernement accusé de corruption, un droit de regard sur la nomination des ministres et un accès à la mer.

Les rebelles avaient rejeté en août une proposition du président Hadi portant sur la nomination d'un nouveau Premier ministre et la réduction d'une augmentation controversée des prix du carburant, deux de leurs principales revendications. Issus du zaïdisme, les houthis sont, une branche du chiisme majoritaire dans le nord du Yémen, alors qu'à l'échelle nationale, les sunnites sont prédominants.