Sauter un repas pour maigrir : Bonne ou mauvaise idée ?

Publié par DK NEWS le 22-06-2024, 13h59 | 15

Sauter un repas fait partie des conseils qu'on peut lire ici ou là. Mais est-ce vraiment une bonne idée pour affiner sa silhouette ? Éléments de réponse avec Corinne Fernandez, diététicienne nutritionniste à Paris.  

Pour perdre du poids, certains et certaines sont prêts à tout tester. Les régimes, diètes, suppression de catégories d'aliments fleurissent un peu partout en cette saison. C'est une idée profondément ancrée dans les esprits. Sauter un repas préfèrerait maigrir puisque si on ne mange pas, on va perdre du poids. C'est du moins ce qu'une majorité de candidats à la minceur imaginent.

 

SAUTER DES REPAS PEUT PROVOQUER UNE PRISE DE POIDS

Pourtant c'est absolument faux et c'est même le contraire qui peut se produire : c'est-à-dire une prise de poids ou au minimum une stagnation. "Sauter des repas ralentit la vie de nos cellules. Pour qu'elles fonctionnent correctement, il faut se reconstituer un stock tous les jours, et ce n'est pas en sautant des repas qu'on y arrive. D'autant plus que cette "Une mauvaise habitude contribue à ralentir le métabolisme, donc la capacité à brûler des calories", souligne Corinne Fernandez.

 

LES SENSATIONS DE FAIM ET DE SATIÉTÉ SE DÉRÉGLENT

Zapper l'étape du déjeuner, du dîner ou du petit déjeuner peut donc tout simplement dérégler l'organisme. Avec plusieurs conséquences néfastes. D'abord un bouleversement des comportements alimentaires. La sensation de faim va s'accentuer, et donner lieu à des comportements nocifs type perte de contrôle. On va rattraper ainsi le manque du repas précédent en mangeant plus de quantités. Et en ne privilégié pas la qualité. "Lorsqu'on a pas déjeuné par exemple, on va avoir tellement faim dans l'après midi qu'on peut se ruer sur tout ce qu'on trouve. Des aliments tout prêts et faciles à consommer. Donc souvent industriels riches en sucre et en gras. Ce qui ouvre la porte à une alimentation non contrôlée, et propice au développement de pulsions ou de comportements alimentaires irrationnels", met en garde le spécialiste. On va donc absorber plus de calories que nécessaire et donc remplir de graisse ses cellules : le contraire de ce que l'on souhaitait.

 

PRIVÉ DE NOURRITURE, L'ORGANISME SE MET À STOCKER AVANTAGE

Hormis cet effet négatif, il en existe de nombreux autres. Si vous privez le corps de nourriture, il va déclencher une réaction de "peur" en adoptant un mécanisme de protection. "Si on est capable de priver le corps de nourriture il va tout stocker au prochain repas, voire plus, de crainte que cette privation ne recommence... Et brûler de moins en moins de calories, voire plus du tout, et accumuler les graisses donc le poids. Cette suppression de repas s'assimile finalement à une agression du corps", précise Corinne Fernandez.

 

FATIGUE ET TROUBLES DE LA CONCENTRATION À LA CLÉ

De plus, lorsque le corps ne bénéficie pas d'un apport calorique, il subit un déficit d'énergie. Et il la trouve dans la nourriture entre autres. Ce qui va entraîner une certaine léthargie, des réflexes au ralenti ou encore une fatigue physique même légère.

Quant à la concentration, elle risque aussi d'être affectée par le manque de nourriture de même temporaire. Le cerveau se nourrit aussi de ce que vous lui apportez à travers l'alimentation. Et en étant privé de son carburant, ses fonctions vont ralentir, et parmi elles votre capacité à vous concentrer.

Donc si vous ne déjeuner pas, inutile de vous étonner si vous passez une après-midi en ayant du mal à travailler. "L'organisme aime la régularité et l'équilibre. Si vous mangez trop à un repas, reprenez tout de suite une alimentation normale ou modérée au suivant. Ainsi on envoie au corps les bons signaux, et on évite les dérèglements en tous genre" , conclut la diététicienne. Si vous voulez perdre du poids, la règle des repas réguliers reste donc toujours la norme.