IMC ou IMG : Quelle différence ?

Publié par DK NEWS le 03-07-2024, 14h09 | 0

On connait l’IMC, mais saviez-vous qu’il est possible de mesurer l’IMG ou indice de masse grasse ? Mais pourquoi et comment ? Les réponses de Stéphanie Dufant, diététicienne.    

IMC. Voilà trois lettres que vous connaissez bien et qui désignent évidemment l’Indice de Masse Corporelle. À savoir une donnée vite calculée qui vous permet de savoir si le rapport entre vos poids et votre taille est bon… ou non. Seulement, ce que ne dit pas votre IMC, c’est de quoi est composé le poids en question.

"On peut être très lourd et avoir un IMC très haut à cause d’une rétention d’eau ou d’une masse musculaire importante. Or, c’est la masse grasse qui a une répercussion négative sur le fonctionnement du corps, explique ainsi Stéphanie Dufant.

L’IMG (ou Indice de Masse Grasse), permet donc d’évaluer cette quantité de graisse dans l’organisme, et "de déterminer si une personne est en surpoids. Cela permet de se détacher du poids et d’aller voir plus loin que cette donnée qui peut contenir beaucoup de choses différentes."

 

Comment mesure-t-on l’IMG ?

L’IMG se mesure de deux façons différentes : grâce à l’impédancemétrie ou grâce à la DEXA. Qu’est-ce que la première ? Il s’agit d’un courant électrique de faible intensité que l’on fait circuler dans votre corps pour analyser ses tissus. "Cela passe par des balances ou des appareils de mesure de composition corporelle plus ou moins perfectionnés", explique la diététicienne.

Et la DEXA ? Cela repose sur un principe "d’absorption biphotonique à rayons X. C’est une machine semblable à celles que l’on utilise pour mesurer la densitométrie osseuse."

Autant dire quelque chose que vous ne trouverez pas au supermarché du coin : "Ce sont des machines qui coûtent plusieurs milliers – voire plusieurs dizaines de milliers – d’euros. Tout le monde n’a pas ça dans son cabinet, alors que vous trouverez des appareils à impédancemétrie médicale plus facilement chez des diététiciens ou des médecins nutritionnistes."

Voire chez vous ? "Oui, mais les balances que l’on trouve dans le commerce ne sont pas très fiables parce qu’elles n’ont que deux entrées, par les pieds. Les appareils de mesure médicale, eux, ont quatre entrées et passent par les chevilles et les poignets, ce qui permet de faire passer l’électricité dans tout le corps et d’avoir une mesure très précise."

Néanmoins, les premières ne sont pas totalement inutiles : "Ce qu’on peut suivre, par exemple, c’est l’évolution de la donnée d’une fois à l’autre. Surtout si on cherche à perdre du poids pour une raison de santé. Même si le chiffre n’est pas calculé de façon très précise, cela permet de savoir si l’on est sur la bonne voie ou non."

 

Vers la fin de l’IMC ?

L’IMG étant plus précis et fiable que l’IMC, faut-il donc encore faire confiance au second indice ? "On s’en détache progressivement, mais cela reste un standard. Notamment parce que la communauté scientifique n’a pas encore totalement validé l’utilisation de l’impédancemétrie. C’est un petit calcul qui a des limites, mais qui est tellement pratique que ça reste une référence !"

Une chose est sûre, pourtant, l’IMG gagne du terrain : "Cela fait 15 ans que j’exerce, et la mesure de l’indice de masse grasse se démocratise vraiment depuis 5 ou 6 ans. Nous avons désormais des appareils performants et accessibles. On en trouve également dans les services hospitaliers de façon plus répandue." Que l’IMC se le tienne donc pour dit…