RD Congo : L’OIM appelle à une action urgente face à la crise humanitaire alarmante dans l’est

Publié par DK NEWS le 03-07-2024, 15h42 | 1

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a appelé, mardi, à une action immédiate et soutenue pour répondre à la grave crise humanitaire  "désastreuse" dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), alors que la situation continue de se détériorer.

Cet appel intervient sur fond de détérioration alarmante de la situation humanitaire.  "Au début du mois, un massacre de 42 personnes a eu lieu dans le territoire de Lubero et, ces derniers jours, la ville de Kanyabayonga, stratégiquement située, aurait été prise", a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Fabien Sambussy, chef de mission de l’OIM en RDC.

Selon lui, la proximité des lignes de front et la présence d’armes dans et autour des sites de déplacement "compromettent considérablement la sécurité des populations déplacées. Rien qu’en 2024, seize incidents survenus dans des sites de personnes déplacées ont fait au moins 37 morts et plus de 50 blessés".

D'après les données qu'il a fournies, cette crise s’étend au-delà du Nord-Kivu. Plus de 77.000 personnes ont fui vers le Sud-Kivu et, depuis avril 2024, les conflits dans le territoire de Fizi ont déplacé près de 30.000 personnes. La situation sécuritaire dans la province d’Ituri reste volatile et imprévisible, avec des violations continues contre les civils.

"Dans le seul Nord-Kivu, à la fin du mois de mai, 1,77 million de personnes avaient été déplacées par les attaques du groupe rebelle M23. Il s’agit d’une augmentation stupéfiante de 16 % par rapport au rapport précédent", a ajouté M. Sambussy.

En octobre 2023, l’ONU estimait que 6,9 millions de personnes étaient déplacées en RDC, "un chiffre qui devrait augmenter avec les prochains rapports". 

En outre, les catastrophes ont aggravé la crise humanitaire. La montée des eaux du lac Tanganyika, les fortes pluies et les rivières en crue ont provoqué des inondations et des glissements de terrain, en particulier dans le Sud-Kivu et le Tanganyika, provoquant le déplacement de plus de 50.000 personnes au cours du seul mois de mai.

Face à ces importants mouvements de population, les personnes déplacées dans les familles d’accueil et sur les sites sont confrontées au surpeuplement, à des problèmes de protection et à une assistance limitée. L’accès aux ressources essentielles telles que la nourriture, les abris et les soins de santé reste critique.

" La RDC est considérée comme l’une des crises les plus oubliées au monde en raison de sa faible visibilité et de l’inaction mondiale à laquelle elle est confrontée. Sans une augmentation des capacités et des ressources humanitaires, la situation catastrophique de la RDC continuera à s’aggraver", a fait valoir M. Sambussy.

 

 

                    L'ONU condamne le meurtre de deux travailleurs humanitaires dans l'est

 

Le Coordonnateur des Nations Unies pour les affaires humanitaires en République démocratique du Congo (RDC) Bruno Lemarquis, a fermement condamné, mardi, l'attaque contre un convoi transportant de l'aide dans la ville de Butembo dans la province du Nord-Kivu, qui a causé la mort de deux travailleurs humanitaires.

Dans un communiqué publié à Kinshasa, en RDC, par le Bureau des Nations Unies pour la coordination de l'aide humanitaire (OCHA), a indiqué que M. Lemarquis, en plus de condamner fermement l'attaque de dimanche, a expliqué qu'elle "est due à la multiplication des attaques dans la province du Nord-Kivu et menace la sécurité des acteurs de l'aide humanitaire".

Il a affirmé que depuis le début de cette année 2024, "plus de 170 attaques ont visé les travailleurs humanitaires et provoqué le décès de quatre travailleurs et 20 autres ont été blessés".

"Plus de 12 travailleurs humanitaires ont également été kidnappés au premier semestre 2024. Ces attaques, qui constituent une violation grave du droit international humanitaire, ont un impact significatif sur l'accès aux services humanitaires et sur la capacité des organisations humanitaires à fournir une aide vitale pour les nécessiteux", a-t-il ajouté.

"A l'heure où les besoins humains sont grands, il est inacceptable que ceux qui tentent d'aider les nécessiteux soient attaqués et tués", a déclaré M. Lemarquis.

Ce dernier a appelé toutes les parties au conflit à garantir la libre circulation et la sécurité des travailleurs humanitaires.