RD Congo : La RDC s'engage à poursuivre des efforts diplomatiques pendant et après sa trêve avec le M23

Publié par DK NEWS le 09-07-2024, 17h56 | 11

La République démocratique du Congo (RDC) s'engage à poursuivre des efforts diplomatiques pendant et après sa trêve humanitaire avec la rebellion du Mouvement du 23 mars (M23), qui a pris de nombreux territoires dans l'est du pays, a déclaré lundi soir la ministre d'Etat des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner.  

Cette trêve de 14 jours, du 5 au 19 juillet, constitue "un chemin tracé pour le retour de la paix" dans la partie Est du pays, en proie aux violences depuis des décennies, a souligné la cheffe de la diplomatie de la RDC, assurant que la protection de la population du pays reste "la première priorité" de son mandat.  

"Une trêve ne veut pas dire que nous ne sommes pas vigilants", a-t-elle expliqué, promettant des efforts diplomatiques qui "vont continuer pendant et après cette trêve" et une "solution durable" pour faire revenir la paix, notamment perturbée par l'avancée des rebelles du M23 que les autorités accusent d'être appuyées militairement par le Rwanda, une accusation toujours rejetée par Kigali.  

"Nous restons fermes sur notre position que toute discussion aura lieu dans le cadre du processus de paix de Luanda", initié par le président angolan Joao Lourenco, a souligné Mme Wagner, répondant à la question concernant un dialogue entre la RDC et le Rwanda.  

"Nous voulons une solution politique et durable. Nous voulons que les discussions se tiennent à Luanda... Mais nous voulons les discussions honnêtes et sincères", a indiqué Mme Wagner, notant que "beaucoup de choses ont eu lieu" après la dernière réunion dans le cadre du processus de Luanda, tenue en mars 2024.  

Plus de 900.000 personnes nouvellement déplacées ont été enregistrées entre janvier et avril 2024, portant le nombre total de déplacés à environ 7,3 millions dans le pays, dont plus de 5,6 millions dans les trois provinces orientales, à savoir le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l'Ituri, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  

La RDC connaît "l'une des crises humanitaires les plus graves, les plus complexes et les plus négligées de cette époque", a noté lundi la représentante du secrétaire général de l'ONU en RDC, Bintou Keita devant le Conseil de sécurité de l'ONU à New York.

               

                        La situation dans l'est est inquiétante, avertit l’envoyée de l’ONU

 

La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a continué de se détériorer ces derniers mois, atteignant des niveaux inquiétants de violence et de déplacements de civils, a averti lundi l’envoyée de l’ONU dans ce pays devant les membres du Conseil de sécurité.

La cheffe de la Mission des Nations unies en RDC (MONUSCO), Bintou Keita, s’est dit "extrêmement préoccupée" par "l'expansion rapide" du Mouvement du 23 mars (M23) dans la province du Nord-Kivu et ses débordements dans la province du Sud-Kivu, malgré les nombreuses opérations menées par les forces armées congolaises (FARDC), régulièrement appuyées par la MONUSCO et la Mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) en RDC (SAMIDRC).

"Outre l'escalade de la crise du M23, une série d'attaques menées par les groupes armés ADF, Zaïre et CODECO dans la province de l'Ituri ont fait près de 300 victimes supplémentaires ces dernier mois", a indiqué l’envoyée de l’ONU. Plus au sud, les ADF sont également entrées à plusieurs reprises dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, tuant un nombre sans précédent de civils.

Au Sud-Kivu, la crise du M23 a également atteint le territoire de Kalehe, avec des tirs indirects frappant Minova et d'autres villes voisines, tuant et blessant plusieurs civils et générant de nouveaux déplacements.

La cheffe de la MONUSCO a rappelé que la RDC connaît "l’une des crises humanitaires les plus graves, les plus complexes et les plus négligées de notre époque". 

Au total, la RDC compte aujourd'hui 7,3 millions de personnes déplacées, dont 6,9 millions dans les seules provinces de l'Est.

Le Plan de réponse humanitaire 2024 prévoit 2,6 milliards de dollars pour fournir une aide humanitaire à 8,7 millions de personnes touchées par la crise. A la mi-juin, il n’était financé qu’à hauteur de 26%.

Mme Keita a encouragé les Etats membres à apporter un soutien supplémentaire.