FMI : Les pays émergents ont fait preuve de résilience, malgré le resserrement monétaire (rapport)

Publié par DK NEWS le 13-07-2024, 17h35 | 3

Les pays émergents ont enregistré, dans leur ensemble, une hausse des entrées brutes de capitaux en 2023, malgré une forte hausse des taux d'intérêt de la banque centrale américaine (Fed), survenue ces deux dernières années, a indiqué le Fonds monétaire international (FMI) dans un nouveau rapport.

 "Nous savons qu'une forte hausse des taux d'intérêt de la Fed et un dollar fort peuvent entraîner une fuite soudaine des capitaux et des crises financières dans les pays émergents. Or nous n'avons pas assisté à une crise dans ces pays, ce qui est une bonne nouvelle", s'est félicité le FMI dans ce rapport publié sur son site officiel. 

Les entrées brutes de capitaux ont diminué dans le monde pour atteindre 4,4% du PIB mondial, soit 4.200 milliards de dollars, au cours de la période 2022-2023, contre 5,8 % du PIB mondial, soit 4.500 milliards de dollars, au cours de la période 2017-2019, est-il précisé dans ce rapport.

D'après le même document, les flux de capitaux vers les pays émergents se sont globalement repris après leur creux d'après la pandémie.

L'an dernier, les entrées nettes de capitaux ont augmenté pour atteindre 110 milliards de dollars, soit 0,6 % du PIB.

"C'est le niveau le plus élevé depuis 2018", notent les auteurs du rapport, en considérant que cette résilience face au resserrement monétaire mondial dont ont fait preuve la plupart des pays émergents est due notamment au "renforcement des paramètres fondamentaux de leur économie".

"En effet, dans bon nombre de pays, le renforcement des cadres de politique budgétaire, monétaire et financière et la mise en œuvre plus efficace des politiques et des outils portent maintenant leurs fruits", ont-ils encore soutenu.

               

 

                Accord pour un programme d'aide de 7 milliards de dollars pour le Pakistan

 

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé vendredi la signature d'un accord avec le gouvernement pakistanais en vue de la mise en place d'un programme d'aide de sept milliards de dollars sur trois ans.

Le nouveau programme, qui doit être encore validé par le conseil d'administration du Fonds, doit permettre au Pakistan de "conforter les efforts de stabilité économique et créer les conditions d'une croissance solide, inclusive et persistante", selon un communiqué.

"Le programme vise à renforcer la stabilité macroéconomique obtenue de haute lutte durant l'année écoulée et poursuivre les efforts afin d'améliorer les finances publiques, réduire l'inflation et reconstruire des amortisseurs externes", a détaillé le chef de la mission du FMI dans le pays, Nathan Porter, cité dans le communiqué.

Face à une baisse de ses réserves de devises étrangères, le Pakistan s'était retrouvé en situation de crise de la dette et a été forcé de se tourner vers le FMI, obtenant in extremis à l'été 2023 un premier prêt, au prix de l'abandon de subventions à l'énergie et de mesures d'austérité.

Fin juin, le gouvernement a voté combinant nouvelles mesures d'austérité et forte hausse des impôts, espérant générer 40% de recettes supplémentaires par rapport à l'année dernière.

Mais le FMI souligne que de nombreux efforts restent à fournir pour le Pakistan, appelant notamment à une meilleure répartition de l'effort budgétaire entre le gouvernement fédéral et les provinces, améliorer l'accès aux financements, poursuivre la lutte contre l'inflation ou encore la viabilité du secteur de l'énergie.

Ces derniers mois, la balance des paiements courants s'est légèrement rétablie, l'inflation commence tout juste à baisser, mais la dette extérieure du Pakistan reste très élevée (242 milliards de dollars) --et son service engloutira encore la moitié des revenus de l'Etat en 2024, selon le FMI.

Le Fonds anticipe par ailleurs 2% de croissance pour cette année, avec une inflation qui devrait tout de même encore atteindre près de 25% sur un an, avant de redescendre progressivement en 2025 et 2026.

Alors qu'environ 40% de la population vit déjà sous le seuil de pauvreté, la Banque mondiale disait redouter en avril que 10 millions de Pakistanais supplémentaires basculent sous ce seuil.