Agriculture : Engouement des jeunes et des femmes rurales pour l'élevage du ver à soie à Oran

Publié par DK NEWS le 22-07-2024, 19h15 | 12

L'expérimentation de l'élevage des vers à soie (sériciculture) pour produire de la soie naturelle, initiée par l'agricultrice Allou Baba Ahmed, a reçu un grand écho de la part des femmes rurales, des universitaires et des jeunes, motivés par la volonté de développer ce type d'activités artisanales et agricoles à Oran, a-t-on appris auprès de cette agricultrice, qui a capitalisé une expérience en la matière.

 "Forte des résultats positifs obtenus, l'expérimentation d'élevage des vers à soie, lancée en 2017, a suscité un intérêt manifeste de la part des jeunes, que ce soit pour se divertir ou pour réaliser un projet, d'autant que cette activité est simple et pas coûteuse, à l'exception des feuilles de mûrier dont les vers se nourrissent, mais qui sont néanmoins disponibles à Oran", a déclaré à l'APS Mme Baba Ahmed. Cette agricultrice, qui fournit ces vers gratuitement, diffuse la culture de la sériciculture dans le milieu rural pour aider les femmes à diversifier leurs activités artisanales et agricoles à l'effet d'augmenter leurs revenus et relancer l'industrie de la soie, connue à l'Ouest du pays, notamment dans la région de Tlemcen.

Cette expérience retient également l'attention des chercheurs universitaires, sachant que des demandes ont été enregistrées à Djelfa et à Alger pour acquérir des vers pour produire de la soie naturelle, a expliqué la même agricultrice, qui est à la tête de l'Association de promotion des femmes rurales "Main dans la main" à Oran. Elle a , par ailleurs, affiché sa disponibilité à en fournir aux établissements d'enseignement disposant de clubs scientifiques au sein desquels les étudiants pourront apprendre à élever des vers à soie et enrichir leurs travaux scientifiques.

Cette expérience, qui se développe d'année en année, s'est appuyée sur une quantité importante de vers à soie appelés "Bombyx of the Mulberry", qui sont les plus utilisés dans le domaine de l'élevage des vers à soie à l'intérieur d'une magnanerie (local d'élevage), avec le respect des étapes de production et de suivi des larves, qui sont soignées jusqu'à l'extraction de la soie, selon la responsable de l'association sus-indiquée, qui active actuellement au niveau de la maison de jeunes de haï Fillaoucène (ex-El Barki).Le suivi continu de ce projet a permis aux chenilles de sortir des cocons puis de se transformer en papillons faisant ainsi éclore entre 400 et 500 œufs.

Selon les explications, "ces chenilles se nourrissent de feuilles de mûriers juteuses, qui produisent les plus belles espèces de papillons et lignes de soie, dont la longueur est estimée à environ 1,5 km et sont très solides".

A signaler que cette agricultrice a développé, pour la première fois à Oran, plusieurs expériences agricoles, dont la culture du Safran, l'introduction de la plante "Moringa" et des pleurotes (champignons), de même que la culture de plantes aromatiques, dont la lavande et des plantes résilientes à la sécheresse dans sa ferme sise dans la commune d'Aïn El Kerma, dans la daïra de Boutlelis, à l'Ouest d'Oran.