Algérie - Sahara Occidental Attaf : la réponse du président de la République à la position de la France sur la question sahraouie a été "ferme, résolue et précise"

Publié par DK NEWS le 02-08-2024, 18h04 | 8

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Ahmed Attaf, a affirmé, mercredi à Alger, que la réponse du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la nouvelle position de la France sur la question du Sahara occidental, "a été ferme, résolue et précise", estimant que la démarche française ne contribuera pas à la relance du processus diplomatique, mais alimentera plutôt l'impasse dans lequel le plan d'autonomie a plongé la question sahraouie depuis plus de 17 ans.   

Répondant aux questions des journalistes, lors d'une conférence de presse au siège du ministère sur les dossiers d'actualité inhérents à la politique étrangère, M. Attaf a fait savoir que le président de la République avait été informé, préalablement, de la démarche française par son homologue français qui a tenté de justifier cette décision, lors de leur rencontre, le 13 juin dernier, à Bari (Italie) en marge de la Réunion du G7.

A cette occasion, M. Attaf a estimé que les différents données et arguments avancés par le président français pour justifier le changement qu'il préparait, n'avait apporté aucune nouveauté, d'autant plus qu'il s'agit d'un rappel de la position française déjà exprimée en 2007 lors de la présentation du plan d'autonomie par le royaume marocain.

Cette démarche est à même de "contribuer à la relance du processus politique pour le règlement du conflit au Sahara Occidental, selon les justifications du président français qui a également souligné que la France demeurait fidèle à ses engagements et à ses obligations d'appuyer les efforts du Secrétaire général (SG) de l'ONU et à soutenir les efforts de son envoyé personnel". Qualifiant la réponse du président de la République de "ferme, résolue et précise", M. Attaf a indiqué que le président de la République, estimait que "la nouvelle position française n'est qu'une reproduction des positions exprimées auparavant, voir même les dépasse de très loin, car considérant le plan d'autonomie comme base exclusive pour le règlement du conflit au Sahara Occidental, reconnaissant expressément la prétendue +marocanité du Sahara Occidental+ et incluant clairement le présent et l'avenir du Sahara Occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté marocaine".

Comme première mesure, souligne M. Attaf , l’Algérie a décidé, donc, de réduire sa représentation diplomatique en France, en retirant son ambassadeur auprès de la République française, avec effet immédiat, et en confiant la représentation diplomatique algérienne en France, dorénavant, à un chargé d'affaires conformément aux traditions et us internationaux, pour exprimer la dénonciation algérienne de la démarche des autorités françaises.

"Nous allons prendre les mesures nécessaires, pour exprimer notre rejet de la démarche française dangereuse, qui menace la stabilité de la région et sape les efforts déployés, en cette conjoncture, pour parvenir à une solution pacifique et politique à la question du Sahara Occidental". A une question sur la visite qui était prévue par le président de la République en France, le ministre a affirmé que "toutes les conclusions seront tirées dans le cadre de la préparation de la réponse à la démarche entreprise par la France", ajoutant que "le visite d’Etat qui était prévue s’inscrira, sans nul doute, dans le cadre de ces conclusions".

"Je ne serai pas surpris si je dis que la décision française n'a pas contribué positivement à la concrétisation de cette visite, compte tenu des conséquences dangereuses qui découlent de la décision française qui est à même de compromettre non seulement, la résolution pacifique et politique de la question, mais aussi la sécurité et la stabilité de la région".

En outre, le ministre s’est dit surpris que la France ait choisi ce moment pour annoncer sa décision, d’autant plus que la conjoncture connait des mutations devant permettre aux Nations unies de relancer, via son envoyé spécial au Sahara Occidental, le processus de paix dans la région, ajoutant que l'ONU s'attèle à réactiver le mécanisme de relance des négociations de paix entre les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario. 

 

                           Sit-in à Alger en solidarité avec le peuple sahraoui et en protestation contre le soutien de la France au plan d'autonomie marocain

Des organisations et associations de la société civile ont organisé, jeudi, un sit-in de solidarité avec le peuple sahraoui au siège de l'ambassade de la République sahraouie en Algérie, en protestation contre le soutien de la France au plan d'autonomie marocain comme "seule base" de règlement du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc. Dans son allocution lors de ce sit-in de solidarité, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar a souligné que la position de la France "est contraire au droit international, la question sahraouie étant inscrite comme une question de décolonisation, dont le règlement se fait conformément à la résolution des Nations Unies qui accorde aux peuples colonisés la liberté de décider de leur sort".

L'ambassadeur sahraoui a indiqué que cette "position politique, sans aucune incidence juridique, ne change pas la nature du conflit du Sahara Occidental, mais traduit une volonté de barrer la voie aux solutions pacifiques". Le diplomate sahraoui s'est félicité, en outre, de "la position de l'Algérie, en parfaite synergie avec la légalité internationale et les résolutions adoptées par l'Assemblée générale des Nations Unies, exhortant tous les pays du monde à soutenir les peuples colonisés pour le recouvrement de leur souveraineté, en considérant le colonialisme comme un crime contre l'humanité". A la fin du sit-in, les organisations de la société civile algérienne ont lu un communiqué dénonçant l'attitude du gouvernement français et ses tentatives de porter atteinte à la stabilité de la région. Par ailleurs, les mouvements de la société civile ont exprimé leur position de soutien aux droits légitimes du peuple sahraoui, sous la conduite du front Polisario, dirigé par son secrétaire général, Brahim Ghali, président de la RASD.  

                        Des organisations de la famille révolutionnaire dénoncent la décision française concernant le Sahara occidental  

Des organisations de la famille révolutionnaire ont dénoncé, jeudi, dans un communiqué, les manœuvres françaises, contraires au droit international, à l'égard de la question du Sahara occidental, saluant par la même, la décision de l'Algérie de retirer son ambassadeur auprès de la République française, en protestation de sa position abominable.

Représentées par l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC), et les organisations de la société civile, engagées dans la préservation de la mémoire nationale, les organisations de la famille révolutionnaire ont indiqué "suivre avec préoccupation", le développement de la question du Sahara occidental à la lumière de la décision prise par le Gouvernement français, reconnaissant le prétendu plan marocain d'autonomie comme seule base de règlement du conflit au Sahara occidental.

Dans ce contexte, la famille révolutionnaire s'est félicitée de "la décision du Gouvernement algérien, de retirer son ambassadeur auprès de la France, en protestation contre sa position abominable", réaffirmant son soutien à "toutes les mesures appropriées à prendre pour le règlement de cette crise, qui menace la stabilité et la sécurité de la région".

Le communiqué a également évoqué la conjoncture internationale, qu'il a qualifié de "critique", d'autant que cette démarche contribue a "accentuer le conflit et à transformer la région en un foyer de crise permanent". "La décision française vient affirmer la complicité des puissances coloniales anciennes et nouvelles, pour poursuivre l'occupation du Sahara occidental, et continuer à piller ses richesses, chose que le peuple sahraoui rejette, d'autant plus qu'il est appuyé par la loi et les résolutions de la légalité internationale".

A cette occasion, lesdites organisations ont souligné que "ces manœuvres politiques vaines, et décisions illégales et immorales, ne reposent sur aucune base solide, mais contribuent, plutôt, à prolonger l'impasse créée par le prétendu plan d'autonomie marocain".