Soudan : La catastrophe "menace d'engloutir la région", avertit l'ONU

Publié par DK NEWS le 03-08-2024, 19h12 | 3

La catastrophe humanitaire en cours au Soudan ravagé par un conflit meurtrier "menace d'engloutir toute la région", a averti le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), alors que la famine touche la zone du Darfour-Nord.

"La catastrophe humanitaire la plus urgente au monde s'aggrave encore et encore chaque jour, menaçant d'engloutir toute la région", a déclaré Mamadou Dian Balde, coordinateur régional du HCR.

Jeudi, un organisme soutenu par l'ONU a affirmé que la guerre avait plongé le camp de Zamzam, près de la ville assiégée d'El-Fasher, dans la famine.

"Les signes avant-coureurs étaient là depuis des mois", a estimé M. Dian Balde: "des femmes, des enfants et des hommes déplacés meurent de faim, de malnutrition et de maladie".

Le HCR exhorte les donateurs internationaux à intensifier leur soutien au Soudan, où le conflit débuté en avril 2023 entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) a déjà fait des dizaines de milliers de morts.

"Une action urgente est vitale pour éviter encore plus de morts et de souffrances", a commenté M. Dian Balde.

Selon lui, le nombre de réfugiés et de déplacés à l'intérieur du pays rend l'accueil dans les camps proche du point de rupture.

 

 

Hausse des enlèvements au Soudan du Sud : L'ONU exprime son inquiétude

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a exprimé vendredi son inquiétude quant à la hausse des cas d'enlèvements, qui auraient été perpétrés par le Front de salut national (NAS), un groupe rebelle et d'autres éléments armés opérant dans l'Etat d'Equatoria central du Soudan du Sud.

La mission de l'ONU a déclaré avoir reçu des informations sur une douzaine de cas d'enlèvements en juillet, affectant 134 personnes, dont six enfants, dans les comtés de Yei River, Morobo et Lainya de l'Etat d'Equatoria central.

Le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Soudan du Sud et chef de la MINUSS, Nicholas Haysom, a indiqué dans un communiqué que "l'enlèvement d'enfants, en particulier, les exposait à divers risques, notamment au recrutement et à l'utilisation dans les conflits armés, à la violence sexuelle et sexiste, à la traite des êtres humains et à d'autres formes d'exploitation".

M. Haysom a en outre appelé à la libération des enfants et des adultes en captivité, "immédiatement et sans condition". "De tels incidents vont non seulement à l'encontre des droits de l'homme et du droit humanitaire international, mais ils dévastent également les communautés en créant de la peur et de l'incertitude", a-t-il poursuivi.

Le responsable onusien a d'autre part souligné que les enlèvements restaient une menace permanente pour la sécurité et les efforts de consolidation de la paix, et que la mission onusienne s'engageait de manière proactive auprès des autorités nationales, étatiques et locales compétentes sur cette question, exhortant le gouvernement sud-soudanais à mener des enquêtes immédiates et à rappeler aux parties concernées leurs obligations en matière de droits de l'homme.

Pour sa part, le ministre de l'Etat d'Equatoria central chargé des collectivités locales et des forces de l'ordre, Leon Abe Brown, a déclaré que des enlèvements avaient été signalés dans l'Etat, et que le personnel de sécurité s'efforçait de résoudre le problème.

"Le problème des enlèvements s'est produit dans les comtés de Yei et de Lainya le mois dernier, mais depuis environ deux semaines, aucun enlèvement n'a été signalé et le personnel de sécurité s'efforce d'y remédier", a-t-il précisé, soulignant que les enlèvements restaient une menace permanente pour la sécurité et les efforts de consolidation de la paix dans le pays.