Encéphalite à tiques pourra-t-on bientôt la soigner ?

Publié par DK NEWS le 18-08-2024, 14h43 | 5

Des chercheurs américains viennent d'identifier des anticorps prometteurs contre l'encéphalite
à tiques, une maladie virale qui n'a (à ce jour) pas de traitement.  

Avez-vous déjà entendu parler de l'encéphalite à tiques ? Cette maladie virale (provoquée par un Flavivirus) est transmise à l'Homme via la piqûre d'une tique contaminée – le plus souvent : Ixodes ricinus.

Rarement mortelle (dans moins d'1 % des cas), l'encéphalite à tiques peut néanmoins être à l'origine de graves séquelles (notamment neurologiques : troubles du comportement, paralysies...) qui persistent dans environ 40 % des cas.

Malheureusement, à l'heure actuelle, il n'existe pas de traitement spécifique contre l'encéphalite à tiques : la prise en charge est uniquement symptomatique. Mais cela pourrait bientôt changer : des chercheurs de la Rockefeller University (aux États-Unis) viennent en effet d'identifier des anticorps capables de neutraliser le Flavivirus responsable de la maladie.

 

Des anticorps "puissants" et prometteurs contre le virus

Les chercheurs américains ont étudié plusieurs centaines d'échantillons de sang prélevés chez des individus ayant survécu à une encéphalite à tiques. Chez certains patients, ils ont découvert la présence d'une famille d'anticorps "puissants", baptisés VH3-48. In vitro (c'est-à-dire : en laboratoire), les anticorps VH3-48 étaient capable de "neutraliser" le virus à l'origine de l'encéphalite à tiques.

Les scientifiques estiment donc que ces anticorps pourraient constituer une piste de recherche pour mettre au point un traitement contre cette maladie virale, mais aussi pour améliorer le vaccin existant – non-obligatoire en France, celui-ci n'est efficace "que" pendant 5 ans après l'administration de 3 doses.

Pourquoi ces anticorps sont-ils passés inaperçus jusqu'ici ?

Les chercheurs américains soulignent que, chez les personnes ayant survécu à une encéphalite à tiques, les anticorps VH3-48 sont loin d'être majoritaires.

"Cela pourrait faire partie de la "stratégie" du virus que d'induire le système immunitaire en erreur pour fabriquer des anticorps peu performants" estiment les scientifiques qui ont publié leurs travaux dans le Journal of Experimental Medicine.