Congrès de la Soummam : 68ème anniversaire du congrès de la Soummam

Publié par Yanis F le 20-08-2024, 18h25 | 9

Il y a 68 ans, presque jour pour jour, le 20 août 1956, s’est tenu à Ifri OuzelIaguene dans la willaya de Bejaia le premier congrès du Front de Libération Nationale (FLN) qui allait jeter les jalons d’une nouvelle organisation politique et militaire de la Révolution, mais aussi tracer les perspectives menant à la victoire et, par ricochet, à fonder les soubassements institutionnels de l’Algérie indépendante.   

Pour se remémorer cet événement déterminant sur le cours de la révolution, ou un groupe d’hommes a décidé de braver l’ennemi et s’était rencontré à Ifri Ouzeleguene, une commune de la wilaya de Béjaïa, pour adopter une charte et doter la révolution de structures, pour que celle-ci puisse poursuivre son élan pour atteindre l’objectif qu’elle s’est fixée, peu d’années avant le 20 août 1956, dans la déclaration du 1er Novembre, libérer le pays et son peuple du joug colonial français, il convient donc de revenir sur ses différentes étapes et surtout l’objectif de ce Congrès.

L’évènement s’est déroulé dans une totale clandestinité à la barbe et au nez de l’armée coloniale et au cours duquel les principaux dirigeants de la Révolution ont adhéré et participé. Parmi eux, figurent Larbi Ben M’hidi, chef de la zone V (cinq) et à qui a échu la présidence de la rencontre, Abane Ramdane, coordinateur d’Alger et qui a fait office de secrétaire du congrès, Zighoud Youcef, représentant de la zone II, Krim Belkacem de la zone III, Amar Ouamarane de la zone IV (quatre), et Lakhdar Bentobbal de la zone II, l’un des artisans avec Zighoud Youcef de l’offensive du constantinois en août 1955.

Il y en avait d’autres, tout aussi prestigieux que glorieux, dont Slimane Déhilès, le commandant Azzedine, Si Lakhdar et Ali Khodja. Deux absents ont manqué à l’appel, pour des cas de force majeure, notamment Mostefa Ben Boulaid, mort au combat cinq mois auparavant, et Ahmed Benbella, représentant de la délégation étrangère, qui n’a pu rejoindre le territoire national.

Il y avait aussi Ali Mellah qui n’a pu rejoindre les lieux, mais qui a dû dépêcher un représentant de la zone IV.Abane Ramdane, est né le 10 juin 1920 à Azouza, dans, la commune mixte de Fort National, en Kabylie. Il fut un militant politique et révolutionnaire, ayant joué un rôle déterminant et capital dans l’organisation et la structuration de la lutte durant la guerre de libération nationale. Depuis sa sortie de prison en janvier 1955 jusqu’à son assassinat en décembre 1957, il est était surnommé « l’architecte du congrès de la Soummam».

Doté d’une vaste culture, remarquée rapidement pour ses qualités d’organisateur, il avait un comportement particulièrement courageux. Ce qui le caractérise c’est son esprit de révolte. Très jeune, il s’affirme contre toutes les tutelles qui pèsent sur lui. Il voulait acquérir très tôt son indépendance d’esprit et d’action. Il adhère au PPA probablement durant les dernières années de scolarité, alors qu’il avait à peine 22 ans.

Dès le début, Abane Ramdane, plaçait la lutte pour l’indépendance au-dessus de tout. Très tôt, il donne la mesure d’une vision nationale, pour rassembler toutes les forces capables de s’intégrer dans un vaste mouvement national pour accélérer le processus de l’indépendance de l’Algérie. janvier 1955, Alger se transforme en véritable plaque tournante de la révolution.

 Elle est la vitrine qui reflète l’approfondissement et l’évolution du processus de libération, qu’Abane lance avec force dans cette profession de foi extraite d’un de ses tracts : «La libération de l’Algérie sera l’œuvre de tous les Algériens, et non pas celle d’une fraction du peuple algérien quelle que soit son importance ». Il se révèle comme un homme exceptionnel, strict et déterminé.

F. Yanis