Sahara Occidental : Le Maroc a reconnu la RASD à plusieurs reprises (média)

Publié par DK NEWS le 27-08-2024, 17h49 | 10

La diplomatie marocaine a échoué dans sa tentative visant à exclure les représentants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de la réunion ministérielle de la TICAD, a indiqué lundi le journal espagnol "Elindependiente", soulignant que le régime du Makhzen a pourtant lui-même reconnu à plusieurs reprises l'existence de la RASD.

Dans un article paru sous le titre "Quand le Maroc reconnaissait la République sahraouie", le média espagnol est revenu sur le dernier camouflet infligé au régime du Makhzen lors de la réunion de la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) qui s'est tenue samedi et dimanche dans la capitale nippone.

Rappelant que cette rencontre a été entachée par la tentative d'un délégué marocain d'arracher l'indicatif de la République sahraouie au représentant sahraoui qui a provoqué la suspension de la réunion préparatoire de cette conférence, l'auteur de l'article, Francisco Carrion, a signalé que le communiqué final de la TICAD affirme le droit de tous les Etats membres de l'Union africaine (UA) -y compris la RASD donc- d'assister aux réunions.

Le journal espagnol a notamment battu en brèche les allégations mensongères des médias marocains selon lesquelles la RASD n'était pas invitée à la 9e conférence de la TICAD.

"Une photographie diffusée par le ministère japonais des Affaires étrangères montre le représentant sahraoui lors de la séance de clôture, avec son identification, comme le reste des Etats membres", précise "Elindependiente".

"La diplomatie marocaine a échoué dans sa tentative d'exclure les représentants (de la RASD), territoire non autonome occupé par le Maroc et en attendant le processus de décolonisation, le dernier du continent africain", ajoute le journal.

D'autre part, l'auteur de l'article a souligné que le régime de Mohammed VI a reconnu publiquement la RASD, faisant savoir qu'il l'a fait en janvier 2017 comme étape préalable à son retour à l'UA après avoir quitté l'organisation panafricaine en 1984.

Pour son retour, poursuit le journal, "le Royaume du Maroc devait signer l'acte constitutif de l'Union africaine et, ce faisant, reconnaître tous ses Etats membres, dont la République arabe sahraouie démocratique".

Il cite notamment le numéro 6359 du Journal officiel du Maroc, en date du 31 janvier 2017, facilement accessible sur le site Internet de la publication, notant qu'à la page 78, le document cite le "président de la RASD", parmi les membres de l'organisation.

Le journal espagnol a indiqué que ce n'est cependant pas la première fois que le Maroc reconnaît l'existence de la République sahraouie et que Hassan II, père de Mohammed VI, l'a fait en 1989 lorsqu'il a accepté la tenue d'un référendum d'autodétermination pour régler la question sahraouie.

L'acte fondateur de l'UA rappelle "les luttes héroïques menées par nos peuples et nos pays pour l'indépendance politique, la dignité humaine et l'émancipation économique (...)", et ses signataires s'engagent au "règlement pacifique des différends entre les Etats membres de l'UA par les moyens appropriés décidés par la Conférence de l'Union", souligne le document publié par le bulletin officiel du royaume.

 

Question de la participation de la RASD au Sommet du FOCAC : le régime du Makhzen fait la propagande d'une victoire fictive pour couvrir son scandale à Tokyo

 

Le scandale du Maroc dans la capitale japonaise lors de la Réunion ministérielle de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a provoqué l'hystérie du régime du Makhzen et de sa presse, qui a donné libre cours à ses illusions en faisant la propagande d'une victoire fictive que le royaume aurait réalisée à travers une prétendue exclusion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de la participation au Sommet du Forum de la coopération sino-africaine (FOCAC) prévu les 5 et 6 septembre 2024 à Pékin.

En effet, la presse marocaine a commencé, ces deux derniers jours, à faire la propagande de cette victoire fictive à travers une campagne médiatique visant sans nul doute à couvrir ce qu'il convient d'appeler "le scandale du Maroc à Tokyo" suite au lamentable échec des manœuvres marocaines qui avaient pour but de priver la République sahraouie de participer à la Réunion ministérielle de la TICAD, tenue les 24 et 25 août 2024 au Japon.

Ainsi, et en vue de mettre à nu les mensonges colportés par le Makhzen, il est nécessaire de revenir aux décisions et pratiques de l'Union africaine (UA) concernant les partenariats. Et il importe ici de rappeler que les partenariats unissant l'UA à différents acteurs internationaux sont classés en deux catégories principales.

La première catégorie concerne les partenariats multilatéraux, dans lesquels l'UA est une des principales parties. Aussi, elle assure l'organisation et la présidence avec la partie étrangère, comme c'est le cas pour la TICAD et les rencontres de l'organisation continentale avec l'Union européenne ou la Ligue arabe.

La deuxième catégorie concerne les partenariats bilatéraux entre un pays et plusieurs pays africains comme c'est le cas pour le Forum de coopération sino-africain et d'autres mécanismes de partenariat liant le continent africain à d'autres pays tels que la Russie, la Corée, la Turquie et l'Italie.

D'après les résolutions de l'UA, la participation à ces réunions dépend du type de partenariat en question.

C'est la formule de la participation inclusive regroupant l'ensemble des membres de l'UA qui a été retenue pour les partenariats multilatéraux, tels que la TICAD et les autres partenariats liant l'UA à l'UE et à la Ligue arabe. Ces réunions étant organisées sous la bannière de l'UA, tous ses Etats membres ont le droit d'y participer.

En revanche, une participation limitée a été adoptée pour les partenariats bilatéraux concernant un nombre restreint de pays africains invités par le pays hôte, en fonction de la qualité et du niveau des relations bilatérales.

De ce fait, le Forum sur la coopération sino-africaine a été inscrit, dès sa création en 2000, parmi les mécanismes bilatéraux liant la Chine à nombre de pays africains, car ne conférant aucun rôle à l'Organisation continentale, à savoir l'UA, qui n'est pas concernée, en effet, par ses réunions et ses conclusions. Ainsi, la République sahraouie, à l'image d'autres pays africains, n'a participé à aucune réunion de partenariat sino-africain depuis son établissement. Alors, comment serait-elle exclue, comme le prétend le Maroc, si elle n'est même pas concernée par ces réunions qui ne relèvent pas de l'UA.

L'image se clarifie ainsi de plus en plus sur les mensonges et les allégations diffusés par le Makhzen avant même la fin des travaux de la TICAD, ce Makhzen qui n'arrive pas à tenir tête aux coups successifs de l'UA, du pays hôte, le Japon, et puis du reste des pays africains qui n'ont pas digéré le comportement de bandit de la délégation marocaine.  

Ce qui est plus curieux, c'est que le Makhzen, qui tente de diffuser ses mensonges et ses allégations au sujet du sommet prévu en Chine, a feint d'oublier que la Chine a des positions constantes et inébranlables vis-à-vis de la question de décolonisation au Sahara occidental, des positions justement traduites par les déclarations des représentants de ce pays aux Nations unies, notamment au Conseil de sécurité, ainsi que par les communiqués émis par les autorités chinoises à maintes occasions.

Lors de la visite d'Etat effectuée en Chine, en juillet 2023, par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, la Chine avait réitéré cette position sans ambiguïté aucune.

D'ailleurs, la déclaration commune adoptée à cette occasion affirme "le soutien de l'Algérie et de la Chine aux efforts visant à parvenir à une solution durable et équitable à la question sahraouie dans le cadre de la légalité internationale, notamment les résolutions y afférentes des Nations unies, à même de garantir au peuple du Sahara occidental son droit à l'autodétermination conformément aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies".

Ainsi, la nouvelle sortie marocaine n'est autre qu'une tentative désespérée du Makhzen de jeter, tant bien que mal, de la poudre aux yeux des Marocains et de détourner leurs regards du scandale de Tokyo, celui de l'arroseur arrosé.

Au lieu d'écarter la République sahraouie, les manigances du Maroc se sont soldées par un retour en force de cette dernière, affirmant au Maroc et à ses féaux partisans que la question sahraouie demeure d'actualité et que l'occupation des territoires sahraouis prendra fin tôt ou tard.