Afrique du Sud : des organisations politiques, syndicales et civiles exhortent l'ONU à accélérer la décolonisation

Publié par DK NEWS le 07-09-2024, 17h20 | 3

Des partis politiques, organisations syndicales et civiles sud-africaines ont exhorté l'ONU à accélérer la décolonisation du Sahara occidental et à permettre à l'Afrique de "tourner la dernière page de l'histoire du colonialisme" à travers l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination.

Lors d'un séminaire organisé vendredi à Pretoria, des représentants du Congrès national africain (ANC), du parti communiste sud-africain, du Congrès des syndicats sud-africains (COSATU), du Syndicat des travailleurs de l'Education et de la Santé et de ses diverses branches, ainsi que du mouvement sud-africain de solidarité avec le peuple sahraoui, ont mis l'accent sur la nécessité de soutenir le peuple sahraoui jusqu'à son accession à l'indépendance.

Le président du Mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui, l'ancien général sud-africain Keith Mokoape, condamné, à l'occasion, les politiques coloniales marocaines, exprimant son « indignation » face aux crimes perpétrés par le Maroc contre le peuple sahraoui .

Il a déclaré, en outre, le pillage par le Maroc des ressources naturelles sahraouies qui se poursuit avec la complicité des « puissances mondiales », affirmant que ces crimes « ne resteront pas impunis ».

Le président du Mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui a appelé, à ce titre, l'Union africaine (UA) à imposer des sanctions à l'encontre du Maroc pour « violation flagrante des principes fondateurs de l'UA par son occupation illégale et honteuse de certaines parties du territoire sahraoui."

L'ancien général Keith Mokoape a rappelé, dans son intervention, le soutien apporté par la République arabe sahraoui et démocratique (RASD) à la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, soulignant que les Sahraouis ont, toujours, plaidé pour un renforcement des sanctions africaines et internationales contre le régime de l'apartheid.

Evoquant les dimensions juridiques et politiques de la lutte du peuple sahraoui contre l'occupation marocaine, l'avocate Magdalene Moonsamy a rappelé que toutes les résolutions des Nations unies, l'avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) et divers autres avis et jugements de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples et de la Cour européenne de justice, ont tous convenu que "le Maroc est une force d'occupation" et qu'il "ne jouit d'aucune souveraineté sur le Sahara occidental".

Selon Magdalene Moonsamy, "le Maroc viole toutes les résolutions onusiennes, décisions et jugements internationaux, et continue à commettre des crimes de guerre contre le peuple sahraoui depuis les années 1970".

Elle a relevé, dans ce contexte, la gravité de la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, soulignant les souffrances endurées par les prisonniers politiques sahraouis en raison de la poursuite de l'occupation marocaine.

Cette avocate a exhorté la société civile sud-africaine à s'engager activement en solidarité avec le peuple sahraoui et à prendre des initiatives concrètes pour soutenir la résistance de ce peuple africain et sa juste et noble cause.

Lors de ce séminaire organisé en collaboration avec l'ambassade de la RASD à Pretoria, l'ambassadeur sahraoui, Mohamed Yeslem Beissat, a présenté un bref aperçu des derniers développements sur les plans politiques, militaires, diplomatiques et des droits de l'homme dans la lutte du peuple sahraoui, menée par son représentant légitime et unique, le Front Polisario.

Il a réitéré, à l'occasion, la détermination de ce "fier peuple africain" à poursuivre sa lutte jusqu'à la victoire finale.    

 

    Le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ancré dans un nouveau manuel onusien

 

Le président de l'Assemblée générale (AG) des Nations unies, Dennis Francis, a rendu public jeudi, sur le site officiel de l'ONU, un manuel "Digital Handbook" sur la pratique de l'AG de l'ONU en matière de paix et de sécurité internationales.

Pour marquer cette initiative inédite pour l'Organisation mondiale, une cérémonie officielle de lancement a été organisée avec la participation du président sortant (Trinidad et Tobago) et du président élu (Cameroun) de l'Assemblée générale, en plus d'un représentant du secrétaire général de l'ONU et de plusieurs délégations des Etats membres. 

Ce manuel n'a pas manqué de faire référence, dans plusieurs sections, au rôle important joué par l'Assemblée générale pour faire avancer le processus de décolonisation du Sahara occidental, et lui a consacré plusieurs parties traitant différents volets relatifs à cette question, dont notamment une partie dédiée à " l'avis consultatif de la Cour internationale de justice " sollicité par l'Assemblée générale de l'ONU en 1974, et la demande de cette dernière en 1966 "d'organiser un référendum sur l'autodétermination du Sahara occidental".

Aussi, ce manuel qui servira de référence pas seulement aux Etats membres mais également aux académiciens, chercheurs et spécialistes du droit et des relations internationales, constitue une illustration de l'enracinement de la doctrine onusienne de décolonisation.

 Il consacre tout naturellement et une fois de plus la nature juridique de la question du Sahara occidental inscrite sur la liste de l'ONU des territoires à décoloniser, et rappelle l'exigence d'organiser un référendum d'autodétermination au profit du peuple de ce pays sous occupation marocaine.

Ce document que le président de l'AG-ONU a publié en application de la résolution 77/335 sur la revitalisation des travaux de l'Assemblée Générale, a pour objectif de perpétuer la mémoire institutionnelle de l'Assemblée générale et de réaffirmer son rôle en matière de paix et de sécurité internationales.

 Il a été élaboré par une équipe de chercheurs du Centre universitaire de l'ONU épris des valeurs fondamentales d'objectivité et de probité scientifique mais aussi et surtout du respect de la légalité internationale à toutes épreuves, faisant fi des pressions et des manœuvres d'intimidation de celui que l'on subodore.