Allemagne : Les contrôles frontaliers, un coût pour l'économie allemande (étude)

Publié par DK NEWS le 20-09-2024, 17h53 | 3

Les contrôles provisoirement rétablis par l'Allemagne à toutes ses frontières afin de lutter contre l'immigration illégale pourraient en contrepartie affaiblir davantage la première économie européenne, déjà mal en point, selon une étude publiée vendredi.

En raison de ces contrôles, le commerce "pourrait perdre jusqu'à 1,1 milliard d'euros par an" et ainsi les risques de récession "pourraient encore s'intensifier" avec, au pire, une perte économique de 11,5 milliards d'euros en terme de Produit intérieur brut (PIB), selon Jasmin Grِschl, économiste chez l'assureur crédit Allianz Trade et co-auteur de l'étude.

Ce document tombe au moment où l'Allemagne est déjà en train de "naviguer dans des eaux difficiles", comme résumé par la banque fédérale allemande dans son bulletin mensuel paru jeudi.

Aucun rebond rapide n'est en vue pour l'activité économique, selon les derniers indicateurs de confiance des chefs d'entreprises, des investisseurs et des ménages.

Les économistes tablent sur une seconde moitié d'année difficile, aboutissant à une stagnation du PIB, voire une récession pour l'ensemble de 2024, après une année 2023 déjà marquée par un recul du PIB de 0,3%.

Les contrôles aléatoires aux neuf frontières du pays, rétablis pour six mois, peuvent rallonger les temps de trajet de 20 minutes en Allemagne, un pays de transit majeur au sein de l'espace Schengen, explique l'étude.

Cela pourrait causer des retards et augmenter les coûts pour les entreprises impliquées dans le commerce international, notamment à la frontière germano-néerlandaise, où 1.000 camions passent chaque jour.

Les retards aux frontières pourraient globalement entraîner une "augmentation des coûts dans de nombreuses branches" allant de la machine-outil à la pharmacie en passant par le tourisme, de même que "des perturbations de la chaîne d'approvisionnement et une baisse des importations en Allemagne "potentiellement d'environ 8%", explique M. Grِschl.

Cela pourrait forcer les entreprises à stocker plus, augmentant leurs dépenses et ajoutant de la pression sur l'industrie allemande. Ce secteur traverse déjà une période de longue récession liée aux conséquences de la crise ukrainienne, à la pression de la concurrence et aux défis de la chaîne d'approvisionnement mondiale.