Le Parlement du Guatemala a entamé lundi le processus de sélection des nouveaux juges de la Cour suprême et des Cours d'appel, considéré comme crucial pour la lutte contre la corruption dans l'un des pays les plus pauvres d'Amérique latine.
Les députés doivent choisir avant le 13 octobre les 13 membres de la Cour suprême et près de 300 juges de Cours d'appel. Une liste de prétendants a été établie par une commission composée d'universitaires, de juges et d'avocats.
Ce renouvellement pour les cinq prochaines années intervient après de nombreuses tensions entre le nouveau président Bernardo Arevalo et le pouvoir judiciaire, soupçonné de liens avec des hommes politiques et des hommes d'affaires corrompus, qui a tenté en vain d'annuler son élection.
M. Arevalo, élu sur la promesse de lutter contre la corruption a averti le mois dernier que le système judiciaire était "détourné par les mafias".
Il a appelé les membres du Parlement à sélectionner les "meilleurs" candidats afin de "poursuivre l'esprit de changement dont le pays a besoin" et de garantir "un système judiciaire indépendant".
L'ex-ministre chilienne des Affaires étrangères, Antonia Urrejola, membre d'un groupe d'experts internationaux chargé de surveiller le processus, a déclaré que l'élection des juges était une bataille par procuration entre le camp présidentiel et les membres d'un "pacte de corruption" aux intérêts politiques et affairistes.
"Ils ont perdu l'exécutif, désormais ils ne veulent pas perdre le pouvoir judiciaire", a-t-elle affirmé.
Dans un rapport préliminaire publié la semaine dernière, ce groupe d'experts s'est dit "préoccupé" par des "négociations parallèles menées par des acteurs politico-économiques corrompus" en vue de favoriser les candidats qui leur sont liés.
Les candidats doivent recueillir plus de 50% des voix des 160 membres du Parlement monocaméral.