Environnement : L'ONU appelle à protéger les défenseurs de la nature en Colombie

Publié par DK NEWS le 27-09-2024, 19h07 | 5

A moins d'un mois de la COP16 de Cali sur la biodiversité, l'ONU a appelé jeudi à protéger les défenseurs de la nature en Colombie, pays qui compte le plus grand nombre d'assassinats de ces militants.

"Les défenseurs des droits de l'homme dans le domaine de l'environnement sont en première ligne face (...) au changement climatique, la pollution de l'environnement et la perte de biodiversité", a déclaré Carlos de la Torre, représentant adjoint du Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme en Colombie.

Ces activistes "jouent un rôle essentiel en défendant le droit à un environnement sain, en dénonçant les pratiques néfastes, en demandant aux gouvernements et aux entreprises de rendre des comptes à la nature et en assurant la survie de leurs communautés", a souligné M. Torre, au cours d'un pré-COP16 organisée à Bogota.

Selon l'ONG Global Witness, la Colombie est le pays qui a enregistré le plus grand nombre d'assassinats de défenseurs de la nature en 2023, avec 79 cas.

De son côté, l'ONU a documenté 31 homicides de ce type en 2023, 16 meurtres confirmés jusqu'à présent en 2024, et 11 autres cas en cours de vérification.

Du 21 octobre au 1er novembre, la ville colombienne de Cali (sud-ouest) accueillera la COP16, principale conférence de l'ONU sur la biodiversité, un événement majeur pour convenir d'actions visant à défendre la richesse naturelle de la planète.

Plus de 100 ministres et 12 chefs d'Etat, devraient être présents, ainsi que des milliers de délégués.

"Ce n'est pas un hasard si cette conférence se déroule dans la région la plus dangereuse du monde pour la défense de l'environnement", a ajouté M. Torre, qui a attiré l'attention sur la "situation particulièrement critique" de ces militants en Amazonie colombienne.

Le conflit armé et l'exploitation minière illégale mais aussi parfois légale sont les principales menaces qui pèsent sur les défenseurs de l'environnement en Colombie. Plusieurs de ces cas impliquent guérillas et groupes armés financés par le trafic de drogue, alors que la Colombie est le premier pays exportateur de cocaïne.

La plupart des victimes de ces crimes défendaient au nom de leur communauté le droit d'accès à l'eau ou luttaient contre l'extraction minière et l'élevage extensif de bétail.

"L'impact de ces pratiques est souvent encore plus important dans le cas des défenseurs indigènes, afro-colombiens, paysans et femmes défenseurs de l'environnement, qui défendent leurs moyens de subsistance et luttent pour la protection et le développement de leurs communautés", a expliqué le représentant onusien.