Soudan : 48 morts en deux jours

Publié par DK NEWS le 28-09-2024, 18h01 | 1

Au moins 48 personnes ont été tuées en deux jours dans l'ouest du Soudan lors d'attaques des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui luttaient vendredi contre l'armée dans la capitale Khartoum, malgré les appels de l'ONU à un cessez-le-feu.

La situation au Soudan, théâtre d'une guerre depuis avril 2023 entre les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo et l'armée menée par le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays, a fait l'objet de discussions cette semaine en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

Les frappes d'artillerie des FSR ont tué vendredi 30 personnes et blessé des dizaines d'autres dans la ville d'el-Facher, a indiqué une source médicale à l'hôpital universitaire de la capitale de la vaste région du Darfour-Nord.

Jeudi, 18 personnes sont mortes dans un bombardement des FSR sur un marché, "certaines brûlées d'autres tuées par des éclats", selon la source médicale qui a requis l'anonymat.

Le Comité de résistance local, qui organise l'entraide entre habitants, avait par ailleurs fait état de dizaines de blessés dans cette attaque à el-Facher.

Ces affrontements majeurs interviennent au lendemain de l'avertissement du Haut-Commissaire de l'ONU aux droits humains, Volker Türk, sur le "risque élevé" de violences ethniques si cette ville tombait aux mains des paramilitaires.

                     Combats à El Fasher : l'ONU tire la sonnette d'alarme

 

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a tiré la sonnette d’alarme, jeudi, face à l’intensification des combats à El Fasher, dans le nord du Darfour (ouest du Soudan), et mis en garde contre un bilan de plus en plus lourd pour les civils.

Depuis mai dernier, El Fasher est assiégée dans le cadre du conflit entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR). L'absence de voies sûres pour sortir de la ville a laissé de nombreuses personnes coincées sur place.

"Au cours des deux dernières semaines, la bataille d’El Fasher s’est considérablement intensifiée et nous avons documenté un nombre croissant d’incidents de civils tués à la suite de bombardements et de frappes aériennes", a déclaré Türk.

Lors des derniers combats les plus violents, les 20 et 21 septembre, au moins 20 civils ont été tués par des tirs d'artillerie près du marché principal et de nombreux magasins ont été détruits. Le nombre réel des victimes civiles est probablement bien plus élevé, mais les coupures de télécommunications rendent la vérification difficile, selon l'ONU.

En raison d’attaques ciblées contre des installations médicales, les civils se voient également refuser l’accès aux soins de santé d’urgence, et les réserves de nourriture sont extrêmement limitées.

Il a notamment souligné les inquiétudes concernant les résidents du camp de déplacés d’Abu Shouk, qui subit des bombardements continus depuis mai, et du camp de déplacés de Zamzam.

Türk a également exprimé ses inquiétudes concernant l’escalade des combats et l’augmentation du nombre de victimes civiles dans d’autres régions du pays, notamment dans le Grand Khartoum et dans l’Etat de Sennar.

"Les combats doivent cesser immédiatement", a-t-il exigé.

Enfin, il a appelé également la communauté internationale, notamment par l’intermédiaire du Conseil de sécurité, à "prendre les mesures nécessaires et efficaces pour protéger les civils au Soudan".