RD Congo : Le HCR tire la sonnette d'alarme sur la dégradation de la situation humanitaire chez les déplacés

Publié par DK NEWS le 02-10-2024, 17h39 | 3

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a averti, lundi, que le conflit prolongé en République démocratique du Congo (RDC) provoquait de graves souffrances chez les personnes déplacées à l'intérieur du pays et parmi les réfugiés.

Cet avertissement fait suite à une visite d'évaluation humanitaire en RDC, notamment dans la capitale, Kinshasa, et dans les provinces de l'est, effectuée par Ruven Menikdiwela, Haut-Commissaire adjointe du HCR chargée de la protection.

Selon l'agence onusienne, au cours du seul premier semestre 2024, plus de 940.000 personnes ont été contraintes de fuir les violences perpétrées par des groupes armés. Nombre de ces personnes ont été déplacées à plusieurs reprises. Le nombre de personnes déplacées à l'intérieur de la RDC s'élève actuellement à plus de 6,4 millions.

"Je suis extrêmement préoccupé par le sort oublié des civils en RDC. C'est une tragédie que des atrocités continuent d'être commises contre cette population civile qui souffre depuis longtemps", a déclaré Menikdiwela.

Cette dernière a poursuivi en disant: "J'ai parlé avec des femmes et des hommes déplacés dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Ils ont été témoins et ont vécu des horreurs inimaginables : meurtres, détentions, enlèvements, extorsions et recrutement de leurs enfants par des groupes armés. Les femmes et les filles, en particulier, sont confrontées à une situation insupportable".

Compte tenu de cette situation, le HCR appelle la communauté internationale à "apporter un soutien et un financement supplémentaires". Au 31 août 2024, l'agence onusienne n'avait reçu que 37% des 250 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins des personnes déplacées en RDC.

 

                            "La paix n'est pas encore gagnée", prévient l'envoyée de l'ONU

 

La représentante de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC), Bintou Keita, a déclaré qu'en dépit des progrès qu'a connus le pays, "la paix n'est pas encore gagnée".

Devant le Conseil de sécurité réuni lundi pour faire le point sur la situation en RDC, l'envoyée de l'ONU dans ce pays a prévenu que "la paix n'est pas encore gagnée", tout en se félicitant de "la réduction considérable des combats depuis l'annonce d'un cessez-le-feu le 30 juillet entre le Rwanda et la RDC".

"Il existe aujourd'hui un cadre actif de dialogue entre la RDC et le Rwanda, et une perspective réelle de paix peut donc être envisagée", a-t-elle ajouté. Elle a mentionné "des progrès dans les processus politique et budgétaire de la RDC, qui permettront au gouvernement de la Première ministre Judith Suminwa de mettre en œuvre son programme".

De plus, les donateurs ont déjà versé plus d'un milliard de dollars d'aide humanitaire, mais selon la cheffe de la mission de paix des Nations unies, la MONUSCO, "les niveaux records de financement attendus cette année resteront inférieurs aux quelques 2,6 milliards de dollars nécessaires pour secourir les 8,7 millions de personnes les plus vulnérables en 2024".

Bintou Keita a aussi abordé le retrait de la MONUSCO du Sud-Kivu, le 30 juin, et noté que la mission en tirera les leçons pour mettre en œuvre les prochaines étapes de son désengagement du pays.

"La MONUSCO s'en va, mais jusqu'à notre dernier jour, nous continuerons à protéger les civils, à soutenir les initiatives de paix significatives, à faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire et à aider l'Etat congolais dans ses efforts de stabilisation", a-t-elle assuré.