RD Congo : Près d'un million de déplacés au cours de l'année, la situation continue de s'aggraver (ONU)

Publié par DK NEWS le 08-10-2024, 20h29 | 2

Près d'un million de personnes ont été déplacées de leurs foyers au cours de cette année en République démocratique du Congo (RDC) où "la situation des droits humains continue de s'aggraver sous nos yeux", a déclaré mardi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk.

"Un mélange explosif d'escalade de la violence, d'intérêts régionaux et internationaux, d'entreprises exploitantes et d'une faiblesse de l'état de droit. Au détriment d'un peuple déjà dévasté par des décennies de conflit", a-t-il souligné devant le Conseil de l'ONU pour les droits de l'Homme.

Entre le 1er juin 2023 et le 31 mai 2024, 85% des violations et atteintes commises en RDC ont eu lieu dans les provinces touchées par le conflit dans l'Est du pays. Les membres de groupes armés seraient responsables de 61% d'entre elles, ainsi que d'attaques meurtrières contre des civils et des infrastructures civiles, notamment des écoles et des hôpitaux.

Les violences sexuelles se répandent, avec 700 nouvelles victimes identifiées. "Les groupes armés enlèvent, retiennent en captivité et soumettent les femmes et les filles à l'esclavage sexuel. Nombre d'entre elles ont été tuées après avoir été violées", a dit M. Türk.

Il a cité des sources humanitaires faisant état de "940.000 personnes de plus déplacées à l'intérieur du pays cette année, ce qui porte le nombre total de personnes déplacées à plus de 6,4 millions".

Il a également demandé "instamment aux pays qui exercent une influence sur les groupes armés de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que les combats cessent".

Il a estimé que le produit des ressources naturelles doit bénéficier à la population. "La RDC est dotée" notamment "de minerais tels que le cobalt, le coltan, l'or et le cuivre, d'un potentiel hydroélectrique important, de vastes terres arables, d'une immense biodiversité et de la deuxième plus grande forêt tropicale au monde".

"Pourtant, l'accaparement des ressources provenant de l'exploitation illégale et du commerce illicite des ressources naturelles de la RDC, avec la complicité d'entreprises à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ainsi que la prolifération et le trafic d'armes, continuent d'être parmi les principaux moteurs de la violence actuelle",  va-t’il ajouté.