
Des experts et responsables de banques internationaux ont mis en avant mardi à Alger, les différents défis que pourraient confronter la mise en œuvre des plans de transformation numérique dans le domaine financier à travers le monde, saluant la numérisation des services financiers et bancaires en Algérie.
S’exprimant lors de séances-débat à l’occasion de la tenue de la Conférence internationale de haut niveau sur les paiements numériques en Algérie, le Directeur général de la Reserve Bank of India (RBI) (banque centrale) Kandyil Vijaykumar, a indiqué que l’évolution majeure des systèmes de paiement au cours des sept (7) dernières années dans le monde, avait permis la mise en place d’un nouvel environnement numérique, contraignant, ainsi, les banques centrales à mettre en place les cadres réglementaires et législatifs à même de renforcer la sécurité des transactions et des systèmes de paiements.
Les nouveaux intervenants dans les systèmes financiers modernes tels que les prestataires de services de paiement (PSP), en tant qu’intermédiaires dans les opérations de paiement sont susceptibles de fournir des services plus adéquats aux clients que les services fournies par les banques", a précisé M. Kandyil, appelant à la nécessité d'élaborer des législations idoines pour inciter les prestataires de services à investir dans le marché financier"
L’activité des prestataires de services de paiement (PSP), introduite dans le cadre de loi monétaire et bancaire en Algérie consiste principalement à fournir des services numériques permettant aux commerçants d’accepter le e-paiement, et ce par intermédiation entre les banques et les opérateurs économiques, notamment les commerçants . A cet égard, le DG de la IRB, a salué les mesures contenues dans la loi monétaire et bancaire algérienne, à travers le lancement du dinar numérique de la Banque centrale, la création de banques numériques et l’activité des PSP, soulignant que la numérisation du secteur des finances et des banques en Algérie aura "un énorme succès lors des prochaines années".
Pour sa part, Sonya Annoussamy, experte en e-paiement a affirmé que le cadre juridique de l'activité des prestataires des services e-paiement "pose de nombreux défis au vu de l'importance que revêt la sécurité des systèmes de paiement", ajoutant que l'Algérie disposait "des moyens nécessaires pour garantir le succès du lancement de l'activité des prestataires des services de paiement".
Pour l'expert économiste, Nazim Sini, la généralisation du e-paiement dans le cadre de l'approche numérique dans les pays en développement nécessite la réunion des conditions "plus culturelles que techniques". "La confiance en les nouveaux systèmes de paiement est la base de la transition numérique", souligne l'expert.
Compte tenu de la cadence ralentie de la transition vers le e-paiement constatée dans plusieurs pays en développement, M. Sini insiste sur "le renforcement des efforts visant à convaincre les citoyen d'accepter les nouveaux systèmes de paiement".
Les pays du Sud sont appelés à "créer leurs propres systèmes de paiement répondant aux spécificités et à la nature de leurs économies dans le cadre d'une vision stratégique", poursuit M. Sini.
Les participants à cette rencontre de deux jours aborderont plusieurs thèmes dont l'innovation financière, les services financiers, les services bancaires ouverts et les fournisseurs des services de paiement et les systèmes de paiements instantanés.
Placée sous le thème "avancer vers un avenir sans numéraire", la Conférence internationale de haut niveau verra la participation d'experts algériens et étrangers dans le domaine des finances numériques et des technologies de l'information et de l'économie ainsi que des représentants de différents départements ministériels, banques, compagnies d'assurance et institutions financières.