Sahara Occidental : La décision de la CJUE vient appuyer les vérités sur le Sahara occidental (Président Ghali)

Publié par DK NEWS le 14-10-2024, 18h43 | 5

Le Président sahraoui, Brahim Ghali a affirmé que la dernière décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), venait appuyer les vérités concernant le Sahara occidental affirmant que "le Maroc n'a aucune souveraineté sur ce territoire et qu'il s'agit là de deux pays séparés et distincts", la qualifiant "d'historique" et de "grande victoire pour le peuple sahraoui et pour le droit, la justice et la légalité".

Dans son allocution prononcée, samedi, à l'occasion du 49e anniversaire de l'unité nationale (12 octobre), M. Ghali a déclaré que "le mois d'octobre a connu des avancées juridiques en faveur des droits légitimes du peuple sahraoui et de sa juste cause", notant que "le 16 octobre 1975, la CJUE de La Haye avait rendu une décision historique rejetant de manière catégorique toute souveraineté du Royaume marocain sur le Sahara occidental et confirme que le peuple sahraoui doit pouvoir exercer pleinement et légitimement son droit à l'autodétermination".

Selon M. Ghali, la dernière décision de la CJUE déclarant illégaux les accords commerciaux entre le Maroc et l'UE, incluant les territoires sahraouis occupés, "réaffirme les vérités bien établies sur la question du Sahara occidental, 49 ans après, à savoir qu'il n'existe aucune souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, et que ce sont deux pays séparés et distincts".

"Il semble que l'impact du choc a été immense sur le Makhzen marocain, ayant plongé ce dernier dans une confusion évidente, allant jusqu'à nier tout lien avec la question, alors qu'il est la deuxième partie des accords invalidés juridiquement" a-t-il dit.

Et d'ajouter: "Le Makhzen, dépassant les limites de la bienséance et de la morale, s'est attaqué ouvertement à la plus haute institution judiciaire européenne, non seulement en rejetant la décision, mais en mettant en doute l'intégrité des magistrats et en méprisant leurs compétences et en les qualifiant de superficiels. Il se peut que le ministre marocain des Affaires étrangères et le régime du Makhzen en général, n'ont pas compris qu'il existe une justice intègre et non soumise aux procédés corrompus systématiques du Maroc, ni au chantage et à l'espionnage par le biais du logiciel Pegasus ou par d'autres méthodes", a-t-il martelé.

 "Ce qui suscite non seulement l'indignation mais aussi le sarcasme, c'est qu'à peine quelques jours après la décision de la plus haute instance judiciaire d'Europe (...) le roi du Maroc, dans son discours prononcé vendredi devant le Parlement, prétend que la déclaration du président français, Emmanuel Macron, renonçant aux exigences de la légitimité internationale et soutenant l'occupation illégale marocaine du Sahara Occidental, est +une victoire pour le droit et la légalité+", s'est-t-il interrogé.

"Le roi du Maroc a-t-il oublié que la France est un pays européen, tenu de respecter les décisions de la justice européenne?", s'est-il demandé. Et de poursuivre: "il semble que le roi Mohammed VI a hérité de Hassan II la capacité de déformer et de falsifier les faits, lui qui considérait que la décision de la CJUE de 1975 appuyait son projet expansionniste, alors que cette décision était pourtant parfaitement claire en rejetant catégoriquement toute souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et en affirmant expressément que le peuple sahraoui doit pouvoir exercer son droit à l'autodétermination".

Le président sahraoui a exprimé son espoir de voir l'UE se conformer "pleinement et strictement" à la décision de sa juridiction, et que "le Conseil européen et la Commission européenne corrigent l'erreur grave consistant à signer des accords illégaux avec l'Etat marocain occupant et expansionniste qui pille les ressources d'un peuple sans défense et opprimé dans un territoire en attente de décolonisation et inscrit en tant que tel à l'ONU".

Et de souligner que tous les accords et les transactions de partenaires étrangers avec l'occupant marocain incluant les territoires, l'espace aérien ou les eaux territoriales du Sahara occidental, "ne sont rien d'autre que des vols par excellence en violation du droit international et du droit international humanitaire, en faisant fi des valeurs morales et des coutumes", affirmant que le respect du droit international, du droit international humanitaire et du droit européen, et partant le respect du droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, "est la voie légitime, pratique et réaliste pour résoudre le conflit du Sahara occidental".

 

Après l'annulation de deux accords commerciaux entre l'UE et le Maroc: les Sahraouis de France interpellent Macron

 

Une soixantaine de personnes s'est rassemblée devant la préfecture de Nantes pour dénoncer le soutien apporté par le président français Emmanuel Macron au pseudo plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, au lendemain de la décision de la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) qui a invalidé définitivement deux accords commerciaux conclus entre le Maroc et l'UE en 2019 sur la pêche et l'agriculture.

Organisé samedi à l'appel d'un collectif d'associations sahraouies des Pays de la Loire et du nord des Deux-Sèvres, le rassemblement a réuni les membres de la communauté sahraouie de France, toujours en colère contre le président français qui a  exprimé, en juillet dernier, son soutien au pseudo plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental.

"Pour nous, cette position est un alignement avec le colonialiste marocain", a expliqué un manifestant, Hassan Muilid Ali, rappelant la décision de la Cour de justice européenne qui a annulé deux accords commerciaux sur la pêche et l'agriculture entre l'UE et le Maroc, le 4 octobre dernier.

"Ca légitimise la lutte du peuple du Sahara occidental", poursuit Hassan Muilid Ali, demandant au président français s'il était "contre le droit européen".

Derrière lui, les Sahraouis brandissaient des drapeaux, tout en scandant "Sahara Libre" et  "Arrêtez l'occupation".

Dans son arrêt rendu le 4 octobre, la haute juridiction européenne a conclu que "les accords commerciaux UE-Maroc de 2019 en matière de pêche et de  produits agricoles, auxquels le peuple du Sahara occidental n'a pas consenti, ont été conclus en méconnaissance des principes de l'autodétermination et de l'effet relatif des traités", d'où leur annulation.

 La Cour a, d'ailleurs, souligné le statut "séparé et distinct" garanti au territoire du Sahara occidental en vertu de la charte des Nations unies et du principe d'autodétermination des peuples.

Dans un autre arrêt, la haute juridiction européenne a conclu que les melons et les tomates importés dans l'UE doivent indiquer le Sahara occidental comme étant leur pays d'origine, confirmant, une nouvelle fois, le statut "séparé" et "distinct" dont dispose ce territoire par rapport à celui du Maroc.

 

L'Armée sahraouie cible un poste de commandement de l'occupant marocain dans le secteur de Mahbès

 

Les unités de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont ciblé un poste de commandement de l'occupant marocain dans le secteur de Mahbès, a indiqué, dimanche, la Direction centrale du commissariat politique de l'Armée sahraouie.

"Un poste de commandement d'un bataillon hostile relevant de l'armée marocaine a été bombardé, dimanche matin, dans la région de Laakad dans le secteur de Mahbès", selon le communiqué rapporté par l'Agence de presse sahraouie (SPS).

Les attaques de l'APLS se poursuivent contre les retranchements des forces d'occupation marocaine, "leur infligeant de lourdes pertes humaines et matérielles", conclut le communiqué.

Des représentants de plusieurs pays affichent leur soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination (Forum)

 

Des représentants de pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine ont affiché dimanche à Bilbao leur soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance.

"Je suis venu spécialement du Zimbabwe pour soutenir le peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté et l'indépendance", a indiqué un des représentants de la délégation zimbabwéenne, Sinzka Alvi Lundy, dans une déclaration à l'APS en marge des travaux de la 3e édition du Forum international de la jeunesse pour la solidarité avec le Sahara occidental.

"L'histoire commune de résistance coloniale entre le Zimbabwe et le Sahara occidental est ce qui me pousse à être solidaire avec eux", a-t-il ajouté.

Le représentant du Zimbabwe a souligné que "le Forum de la jeunesse est crucial, car il sert non seulement à éduquer et à responsabiliser les jeunes sur leurs droits, mais aussi à créer un réseau où ils peuvent partager leurs expériences et leurs stratégies de plaidoyer".

"C'est une opportunité pour les jeunes de rester engagés dans la cause, d'amplifier leurs voix et de veiller à ce que la demande d'autodétermination du Sahara occidental reste à l'ordre du jour de la communauté internationale", a-t-il dit.

De son côté, la représentante de la Palestine, Meriem Salem, a considéré le Forum international de la jeunesse pour la solidarité avec le Sahara occidental comme étant "un évènement très important et une occasion appropriée pour le peuple sahraoui et la communauté internationale de s'informer sur la question du Sahara occidental et sur le potentiel de la jeunesse sahraouie dans l'établissement de nouvelles méthodes de communication et d'une définition plus large de la question et réaliser l'objectif escompté, à savoir un Sahara occidental indépendant".

Elle a, en outre, fait remarquer qu'il existe de nombreuses "similitudes" entre les questions sahraouie et palestinienne.

"Il s'agit de questions et de luttes communes contre le mur de séparation et d'occupation, et les deux peuples souffrent énormément", a-t-elle regretté.

Venu représenter l'Amérique latine, Simon Rordriguez, un jeune étudiant colombien et membre du Réseau des universitaires pour la paix a, pour sa part, expliqué que l'association qu'il représente fait des études sur le conflit au Sahara occidental.

"Le cas de la dernière colonie en Afrique est très important pour l'humanité qu'on défend comme les valeurs de souveraineté et d'autodétermination des peuples", a-t-il signalé.

Evoquant les relations qui lient son pays au Sahara occidental, il a rappelé que l'actuel et premier président de gauche de la Colombie, Gustavo Petro, a rétabli les relations diplomatique avec le République arabe démocratique et populaire (RASD) en août 2022, qualifiant cette décision de "très importante".

La 3e édition du Forum international de la jeunesse pour la solidarité avec le Sahara occidental a pris fin dimanche à Bilbao après trois jours de travaux.

Le Forum, organisé par l'Union de la jeunesse du Front Polisario, a accueilli environ 220 participants, parmi lesquels des organisations internationales de jeunesse, des représentants de partis politiques et d'amis du peuple sahraoui venus de 31 pays d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique latine.