Haïti : Le gouvernement en proie à une crise humanitaire sans précédent (OIM)

Publié par DK NEWS le 19-10-2024, 18h15 | 3

Haïti est en proie à une crise humanitaire sans précédent, a alerté l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), alors que l'île des Caraïbes est ravagée par la violence des gangs qui terrorisent des communautés entières, laissant derrière eux "la dévastation et la peur".

Selon l'OIM, la violence a forcé plus de 700.000 personnes à fuir leurs maisons, créant une "crise de déplacement massive", surtout dans la partie ouest de la capitale, Port-au-Prince.

Depuis le début de l'année 2024, la violence liée aux gangs a coûté la vie à plus de 3.600 personnes, alors qu'a moins 115 autres ont été tuées il y a deux semaines "dans une attaque brutale dans la ville de Pont-Sondé".

"Enfants, mères, pères et personnes âgées, personne n'a été épargné. Ils fuient avec tout ce qu'ils peuvent emporter, perdant souvent tout sur leur passage, y compris le sentiment de sécurité que nous méritons tous", a déclaré vendredi lors d'un point de presse régulier de l'ONU à Genève, le porte-parole de l'OIM, Kennedy Omondi.

En 2024, la population touchée a commencé à fuir de plus en plus la capitale. Actuellement, plus de 70 % des personnes déplacées vivent en dehors de Port-au-Prince.

Plus de la moitié d'entre eux, sont des enfants et les besoins humanitaires sont "énormes", selon l'Agence de l'ONU, constatant que la majorité des déplacées étaient hébergées par des familles d'accueil, souvent dans "des conditions de promiscuité et d'appauvrissement".

"Ces communautés d'accueil sont les héros méconnus de cette crise, mais elles luttent elles aussi sous le poids des immenses besoins - pénuries alimentaires, infrastructures de santé débordées et ressources en baisse", a ajouté M. Omondi, faisant état de près de la moitié de la population haïtienne, soit 5,5 millions de personnes, qui a un besoin urgent d'aide humanitaire.

Dans ce climat, l'insécurité alimentaire est montée en flèche et 5,4 millions d'Haïtiens "luttent chaque jour pour se nourrir et nourrir leur famille".

La crise "s'aggrave et les besoins augmentent plus rapidement que les ressources disponibles", explique encore l'OIM qui doit également faire face à un déficit de financement de 35,5 millions de dollars américain.