Premières journées nationales du théâtre social et satirique : Une édition en hommage à Rouiched

Publié par Samy Amrane le 19-10-2024, 18h38 | 5

Les organisateurs des journées nationales du théâtre social et satirique qu'abrite, les ces jours-ci, la ville d'Ain Témouchent ont voulu dédiera la première édition de leur manifestation à la mémoire d'un grand homme de culture.

Il s'agit de Rouiched, dont la mémoire a été honorée à travers un riche programme d'activités mis sur pied à l'occasion de ces journées placées sous le patronage du wali et organisées en collaboration avec la direction de la culture et des arts. . de la wilaya d'Ain Temouchent. Ainsi, l'occasion a été marquée par la présence de plusieurs artistes, comédiens et acteurs de films, notamment ceux qui ont travaillé et connu le défunt Rouiched. Hier, des conférences ont été animées par des universitaires qui ont mis l'accent, dans leurs discours, sur les étapes ayant marqué le théâtre social et satirique en Algérie. Dans ce sens, le professeur Makhlouf Boukrouh a souligné les moments difficiles dans lesquels ont évolué les comédiens algériens durant la colonisation. Il cite, en outre, la période des débuts de Rouiched dans le théâtre. « Ayad Ahmed, connu sous le nom d'artiste, a été parmi ces artiste qui ont évolué dans des moments pénibles car, faire du théâtre pendant la révolution, n'était pas choisi facile. Le théâtre algérien est né pendant la période du colonialisme.

 Dans des conditions très difficiles ont évolué ces comédiens pour s'affirmer. Le théâtre a été utilisé pour combattre le colonialisme français. Rouiched est un artiste complet, comédien, dramaturge et metteur en scène. Il a côtoyé de grands hommes de culture comme Mustapha Badiâ et Bechtarzi. Nous devons honorer ces personnes qui ont beaucoup donné à la culture », at-il témoigné, tout comme le docteur Ibrahim Chergui qui est, lui aussi, revenu sur le parcours de Rouiched. Qui est Rouiched ? est l'intitulé de son intervention appuyée d'un regard scientifique.

Le comédien et acteur Abdelhamid Rabia a, de son cité, a évoqué le parcours artistique de Rouiched. Il a également rendu hommage aux hommes de l'art algérien qui ne sont plus de ce monde. Notons aussi que les activités de ces journées nationales du théâtre social et satirique se déroulent toujours dans la ville de Ain Temouchent. D'autres communications sont également au menu de ce rendez-vous. A noter, entre autres, celles qui seront données par l'écrivain et ancien journaliste Bouziane Benachour qui interviendra pour parler de Rouiched et la critique théâtrale. Le docteur Ibrahim Ben Smail évoquera, quant à lui, le rôle des académiciens dans le théâtre.

Notons aussi que, parallèlement aux conférences, des présentations théâtrales sont également de la fête durant cet évènement. Il est important de souligner également que l'ouverture de ce festival qui a eu lieu jeudi soir à la maison de la culture Aissa Messaoudi de la ville de Ain Témouchent a été réhaussée par la présence des autorités locales et des représentants des différents organismes concernés du ministère de la culture et des arts. « Le talent inné, et le parcours exceptionnel et prolifique de Rouiched ont fait de lui une icône du théâtre social et satirique », témoignent plusieurs comédiens et acteurs de cinéma qui ont pris part à cette manifestation. Pour parler de la biographie de cet homme de culture, nous pouvons rappeler qu'Ahmed Ayad est né en 1921 à Alger, ses origines paternelles sont d'Ait Djenad à Tizi-Ouzou et maternelles de Blida. Demi-frère du grand interprète de musique chaâbie El Hadj M'Rizek, la richesse artistique de la Casbah des années 1930, 40 et 50 lui permet de côtoyer et de collaborer avec de grandes figures de l'époque dont Mustapha Kateb, Sid-Ali Fernandel, Mohamed Touri, Nadjat Tounsi et Mustapha Badie, le tout, sous la direction de Mahieddine Bachtarzi.

 Il fait partie de la troupe du TNA après l'indépendance avant de faire sa première apparition au grand écran dans un film culte : La bataille d'Alger. Deux ans plus tard, il s'est distingué dans le film culte Hassan Terro de Mohamed Lakhdar Hamina. Trois ans plus tard, il s'est fait aussi remarquer, de manière magistrale, dans L'opium et le Bâton d'Ahmed Rachedi. Il signe d'autres films d'anthologie dont L'affiche (1983), Médaille à Hassan (1986) et Hassan niya (1989). Il est décédé le 28 janvier 1999, laissant derrière lui une œuvre qui constitue un repère important pour la nouvelle génération de comédiens.

Samy Amrane